À l’heure où certains prônent la déresponsabilisation, d’autres choisissent le concret : renouer avec la terre, le travail et l’effort.
À Pouembout, la ferme pédagogique de Kopeto a prouvé qu’on pouvait redonner une chance aux jeunes en difficulté sans renoncer à l’autorité ni aux valeurs du travail.
La terre comme école de la responsabilité
Pendant une semaine, la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ) et l’Association des communautés de bien-être social de Nouvelle-Calédonie (ACBSNC) ont mené une expérience novatrice : replacer des jeunes placés sous main de justice au contact du réel, de l’effort et du mérite.
Sur le site de Kopeto, à Pouembout, ils ont découvert le travail du sol, l’élevage, la mécanique agricole ou encore la préservation de l’environnement.
Loin des écrans et du confort artificiel, ces adolescents ont retrouvé le goût du concret. Chaque matin, le lever à l’aube, les tâches répétitives, la discipline du geste juste : autant d’exercices formateurs, qui rappellent que la liberté se gagne d’abord par la responsabilité.
L’objectif est clair : prévenir le décrochage scolaire et favoriser la réinsertion par les métiers de la terre. Dans un monde où tout va trop vite, cette pédagogie du réel redonne du sens à des jeunes souvent égarés, en leur offrant la dignité du travail bien fait.
Le travail comme outil de réinsertion
Cette expérience illustre une vérité que certains refusent d’admettre : le travail reste la meilleure école de la vie.
Les jeunes participants, encadrés par des éducateurs et des professionnels du secteur agro-pastoral, ont appris bien plus qu’un métier : ils ont découvert les valeurs de l’effort, de la rigueur, du respect mutuel.
Loin des discours victimaires, ce projet mise sur la transmission et la responsabilisation plutôt que sur l’assistanat.
Les agriculteurs, artisans et encadrants ont su partager leur savoir-faire avec bienveillance, sans complaisance. Pour beaucoup, ce fut aussi l’occasion de rappeler que la main tendue n’a de sens que si elle s’accompagne d’exigence.
Cette dynamique partenariale entre institutions et monde rural démontre qu’il est encore possible d’unir les forces vives du pays autour d’un projet commun : réparer par le travail, reconstruire par la solidarité.
Un modèle à suivre pour la jeunesse calédonienne
Réunis à Koné pour tirer le bilan, les partenaires de l’opération ont unanimement salué cette expérimentation réussie.
Les résultats parlent d’eux-mêmes : des jeunes apaisés, plus confiants, plus conscients de leurs capacités.
L’enjeu, désormais, est de pérenniser et d’étendre ce modèle à d’autres communes du territoire.
Car, au-delà de la simple découverte des métiers agricoles, c’est une véritable école de la vie qui s’est ouverte à eux : apprendre à respecter les autres, à respecter la nature, à respecter les règles.
Cette initiative montre que l’autorité et la bienveillance peuvent aller de pair. Elle prouve aussi que le monde rural, souvent oublié des grandes politiques publiques, peut redevenir un creuset de réinsertion et de citoyenneté.
Dans une société où le sens de l’effort s’étiole, la ferme de Kopeto rappelle une évidence : on ne se reconstruit pas dans les slogans, mais dans l’action.














