Encore une fois, la réalité s’impose sans fard ni discours lénifiant.
En mer comme ailleurs, le respect des règles et la responsabilité individuelle restent la première ligne de sécurité.
Deux attaques en 48 heures à Nouville : les faits, rien que les faits
Dans un communiqué officiel diffusé le vendredi 19 décembre, la municipalité de Nouméa a confirmé deux attaques de requins en l’espace de deux jours devant la plage du centre hospitalier spécialisé (CHS), à Nouville.
Les faits sont précis, documentés et ne relèvent ni de la rumeur ni de l’exagération émotionnelle. Aucun blessé n’est à déplorer, mais les circonstances appellent à la plus grande vigilance.
Le premier incident s’est produit le jeudi 18 décembre. Un chasseur sous-marin a été confronté à un requin-tigre d’environ trois mètres, qu’il est parvenu à repousser par ses propres moyens.
Le lendemain, le vendredi 19 décembre, dans le même secteur, un second chasseur sous-marin a été chargé par un requin bouledogue de taille équivalente.
Ces deux espèces sont connues des autorités et des spécialistes comme étant les plus fréquemment impliquées dans les attaques en Nouvelle-Calédonie. Il ne s’agit donc ni d’un phénomène isolé ni d’un simple concours de circonstances.
La mairie insiste : les personnes concernées pratiquaient la chasse sous-marine, une activité strictement encadrée et interdite dans les baies de Nouville.
Chasse sous-marine interdite : le rappel à l’ordre de la municipalité
Face à ces événements, la ville de Nouméa assume un discours clair et sans ambiguïté.
La chasse sous-marine est formellement interdite dans les baies de Nouville, et cette interdiction n’est ni nouvelle ni optionnelle.
La municipalité rappelle également que la baignade et les activités nautiques hors zones sécurisées en dehors notamment de la baie des Citrons et du Château Royal sont pratiquées aux risques et périls des usagers.
Un principe simple, connu de tous, mais trop souvent ignoré.
En cas d’observation d’un requin à proximité des zones fréquentées, un seul réflexe : composer le 16, numéro du Centre opérationnel de surveillance et de sauvetage (COSS NC).
Pas de vidéos virales, pas de rumeurs sur les réseaux sociaux, mais une alerte immédiate aux autorités compétentes.
Ce rappel à l’ordre s’inscrit dans une logique de prévention responsable, loin de toute victimisation ou de tout déni du réel. La mer n’est pas un parc d’attractions, et les règles existent pour protéger les vies humaines.
Risque requin : responsabilité individuelle, lucidité et respect des consignes
Ces nouveaux incidents surviennent dans un contexte déjà tendu. Depuis novembre, la mairie signalait des présences répétées de requins-tigres et bouledogues autour de Nouméa, multipliant les messages de prévention.
Début 2025, à Koumac, un homme de 40 ans originaire de Maré a été mortellement attaqué.
Quelques jours plus tard, à Nouville, un pratiquant de stand up paddle a vu sa planche mordue par un squale, s’en sortant indemne mais profondément choqué.
Les autorités le rappellent : le risque requin reste statistiquement limité, mais il n’est jamais nul. Et surtout, il augmente lorsque les règles élémentaires sont ignorées.
Les consignes sont connues, répétées et fondées sur l’expérience de terrain :
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Ne jetez jamais de nourriture ou de déchets organiques dans l’eau
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Ne videz pas votre poisson en mer, notamment près des zones de mouillage ou de baignade
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Ne pratiquez jamais une activité nautique seul
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N’accrochez pas vos prises à la ceinture
Il est également impératif de :
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Se baigner uniquement dans les zones surveillées
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Respecter strictement la signalisation et la couleur des drapeaux
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Éviter les marinas, ports et zones de faible visibilité
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Ne pas se baigner à l’aube, au crépuscule ou après de fortes pluies
Le requin n’est ni un monstre de cinéma ni un animal malveillant. C’est un prédateur opportuniste, curieux, dont les comportements sont largement documentés.
En cas de rencontre, rester calme, ne pas tourner le dos, maintenir le contact visuel, pointer un objet ou une lumière si nécessaire et rejoindre lentement la plage ou l’embarcation.
En Nouvelle-Calédonie, les périodes de mise bas, notamment en janvier, février et mars, augmentent la présence de requins près des côtes. Dans ces zones peu profondes, les juvéniles sont protégés, ce qui impose une prudence accrue.
Le message des autorités est limpide : anticiper les risques, respecter la loi, adapter ses pratiques.
La sécurité en mer n’est pas une question d’idéologie, mais de discipline, de responsabilité et de bon sens.


















