À l’approche des fêtes, l’État choisit la fermeté plutôt que le laxisme.
Face aux dérives répétées des rassemblements sauvages, l’autorité réaffirme une ligne claire : l’ordre public avant tout.
Un arrêté de fermeté pour prévenir les troubles à l’ordre public
Par l’arrêté n° 222/HC/CAB/DDS/BSI du 18 décembre 2025, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a décidé d’interdire la circulation des véhicules transportant du matériel de sonorisation destiné à des rassemblements festifs non autorisés.
La mesure s’applique depuis le vendredi 19 décembre à 17 h 00 jusqu’au dimanche 21 décembre à 23 h 00, sur les communes de Nouméa, Païta, Dumbéa et Mont-Dore.
Cette décision ne relève ni de l’arbitraire ni de l’idéologie, mais d’un fondement juridique solide. Elle s’appuie sur la loi organique et la loi ordinaire du 19 mars 1999 relatives à la Nouvelle-Calédonie, sur le Code pénal, mais surtout sur le Code de la sécurité intérieure, qui donne à l’autorité administrative le pouvoir d’anticiper et de prévenir les troubles graves à l’ordre public.
Le droit de circuler et de se rassembler n’est pas absolu. Il doit être concilié avec la sécurité des personnes, des biens et des forces de l’ordre. Lorsque les règles élémentaires ne sont pas respectées, l’État assume son rôle : protéger.
Rassemblements non déclarés : une dérive connue et documentée
L’arrêté vise clairement un événement précis : le rassemblement festif à caractère musical intitulé « Concours Sono », annoncé sur les réseaux sociaux pour le samedi 20 décembre 2025 au Kuendu Beach, sur la commune de Nouméa.
Organisé sans aucune déclaration préalable, cet événement contrevenait aux obligations légales imposées à tout organisateur de manifestation publique.
Ce type de rassemblement n’est malheureusement pas un cas isolé. Fin 2024 déjà, des regroupements similaires de véhicules équipés de puissants systèmes de sonorisation avaient provoqué des troubles répétés à l’ordre public, notamment sur le site de la Côte Blanche à Nouméa.
Bruits excessifs, alcoolisation massive, comportements agressifs, circulation anarchique : les faits sont établis et consignés.
Plus grave encore, le 16 novembre 2025, une rixe impliquant près d’une centaine d’individus a nécessité l’intervention des forces de l’ordre au Kuendu Beach. Ce précédent lourd a pesé dans l’appréciation du risque. Fermer les yeux aurait été une faute.
Sécurité routière, tranquillité publique et autorité républicaine
Les rassemblements festifs non déclarés, lorsqu’ils s’accompagnent de musique amplifiée et de consommation d’alcool, constituent un facteur aggravant majeur pour la sécurité routière.
Participants comme simples usagers de la route se retrouvent exposés à des risques accrus : conduite sous l’emprise de l’alcool, excès de vitesse, stationnements dangereux, altercations.
À cela s’ajoutent les atteintes aux biens, les dégradations et les risques directs pour les forces de sécurité intérieure, régulièrement prises à partie lors de ces interventions.
L’État ne pouvait ignorer plus longtemps ces signaux d’alerte.
Conformément à l’article L. 211-7 du Code de la sécurité intérieure, le haut-commissaire dispose du pouvoir d’interdire un rassemblement lorsqu’il est de nature à troubler gravement l’ordre public. En l’absence de déclaration préalable, aucune évaluation sérieuse des conditions de sécurité n’était possible. La décision s’imposait.
Un message clair : liberté oui, anarchie non
Cet arrêté envoie un signal sans ambiguïté. La liberté ne s’exerce pas en dehors du cadre républicain.
Organiser un événement festif implique des responsabilités : déclarer, sécuriser, prévenir, encadrer. Ceux qui s’y soustraient exposent volontairement la population à des risques inutiles.
À l’heure où certains tentent de dénoncer systématiquement toute décision d’autorité comme une atteinte aux libertés, les faits rappellent une vérité simple : sans ordre, il n’y a ni liberté durable ni vivre-ensemble possible.
En prenant cet arrêté, l’État assume pleinement sa mission régalienne : prévenir plutôt que réparer, protéger plutôt que subir.
Une ligne de fermeté assumée, au service de la sécurité collective et du respect de la loi.


















