J’ai allumé la radio en pensant tomber sur de la musique.
J’ai eu un accident, un congrès, un procès et un Repair Café.
J’ai cru que c’était un zapping.
En fait non.
C’était ma journée.
À 16 h 30, quatre voitures sont entrées en collision.
Personne n’a été gravement blessé.
Juste une urgence relative.
Du coup, j’ai ralenti.
Puis j’ai quand même continué ma route.
J’ai entendu que l’UNI allait devenir un parti.
J’ai hoché la tête.
Comme si je savais encore ce que ça changeait.
Victor Tutugoro a parlé d’âge.
De maison brûlée.
De lassitude aussi.
J’ai compris que même les convictions prennent des congés.
J’ai appris que l’UPM quittait le FLNKS.
Encore.
J’ai retenu que tout le monde parlait d’unité.
Et que personne n’était d’accord.
J’ai souri.
Technique de survie.
Ensuite, le tribunal administratif.
Des exonérations.
Un vecteur juridique.
Une décision invalidée mais pas vraiment.
J’ai fait semblant de suivre.
J’ai pensé que la fiscalité, c’était un escape game sans sortie.
Puis il y a eu la cour d’assises.
Quinze ans pour violences.
J’ai baissé le son.
J’ai regardé le mur.
J’ai trouvé le silence plus clair que le verdict.
À la prison, une surveillante mordue.
Un doigt en moins.
Un manque de personnel.
Une direction absente.
J’ai noté une situation intenable.
J’ai noté aussi que demain ça recommencerait.
Après ça, on parlait de fin de vie.
De soins palliatifs.
De tabous.
J’ai trouvé ça presque apaisant.
Comme une pause lucide dans un chaos bien organisé.
On m’a proposé de réparer mon grille-pain.
De courir sous de la fécule colorée.
De pêcher un Bossu doré à l’aube.
De voler en ULM.
J’ai réalisé que j’étais surtout fatigué.
J’ai vu défiler des matchs.
Des compétitions.
Des galas.
Des tournois caritatifs.
Des jeunes motivés.
Moi, j’étais juste là.
Avec mon café froid et mes infos chaudes.
J’ai pensé que tout allait trop vite.
Et en même temps pas assez.
Et j’ai compris que le seul programme stable,
c’était celui de l’incertitude.
Bref.














