Les trottoirs de la capitale calédonienne racontent une histoire édifiante : celle d’une précarité qui s’étend comme une traînée de poudre, avec près de 700 sans-domicile-fixe recensés.
Une tempête sociale parfaite
Plusieurs facteurs conjugués expliquent cette flambée de la grande exclusion :
1. La spirale des loyers
Un studio à 100 000 F CFP, c’est devenu la norme dans le Grand Nouméa, dénonce Pierre, un responsable de logement.
2. L’engorgement des dispositifs d’aide
Les logements sociaux ont vu leur demandes bondir en 2025. « Nous avons 1 200 dossiers en attente« , précise une directrice.
3. Les séquelles des tensions sociales
Après les événements de 2024, beaucoup ont perdu leur emploi dans le tourisme ou le BTP. Sans filet familial, la rue devient le dernier recours.
Des visages multiples de l’exclusion
Les travailleurs sociaux identifient trois profils émergents :
– Les « nouveaux pauvres » : Anciens employés du secteur du btp/tourisme
– Les jeunes en rupture : 18-25 ans sans solution locative
– Les femmes seules : en légère augmentation selon les associations
« Je n’aurais jamais imaginé finir ainsi à 50 ans« , témoigne Henri, ancien chauffeur de bus licencié après la fermeture de sa compagnie.
Une aide alimentaire devenue vitale
Les associations caritatives ont dû intensifier leurs distributions face à la demande croissante. L’une d’entre elles située près de la gare des Îles Loyauté, sert désormais 70 repas complets quatre fois par semaine, contre une trentaine à ses débuts. Un menu de base – pizza, sandwich, pâtisserie et café.
« Le week-end, nous accueillons des familles entières« , précise le responsable.
Face à cette situation, le gouvernement local annonce une réunion de crise la semaine prochaine pour examiner des solutions d’urgence, tandis que les associations réclament des mesures concrètes avant l’hiver.