Le député Nicolas Metzdorf réagit à la libération du leader indépendantiste Christian Tein et évoque les enjeux du futur sommet calédonien à Paris.
Alors que la Nouvelle-Calédonie traverse une crise politique et économique sans précédent, la libération sous contrôle judiciaire de Christian Tein, figure emblématique du mouvement indépendantiste, a relancé les tensions.
La libération de Christian Tein : un « mauvais message »
La Cour d’appel de Paris a ordonné la remise en liberté de Christian Tein, mis en examen pour son rôle présumé dans les violences du 13 mai 2024. Une décision qui suscite l’incompréhension du député Nicolas Metzdorf :
Libérer Christian Tein à quelques semaines des négociations sur l’avenir du pays, c’est envoyer un très mauvais signal. Il est soupçonné d’être responsable d’émeutes qui ont détruit l’économie calédonienne, a-t-il déclaré.
Si le FLNKS salue cette décision, la qualifiant de « victoire politique« , N. Metzdorf rappelle que Tein reste sous contrôle judiciaire et interdit de quitter la métropole :
Ce n’est pas un acquittement. La justice doit encore trancher.
Le député exclut toute participation du leader indépendantiste aux futures discussions :
Je n’irai pas négocier avec lui.
Macron reprend la main : vers un sommet décisif à Paris
Après des mois de flou politique, Emmanuel Macron a annoncé un sommet calédonien début juillet pour relancer les discussions. N. Metzdorf, reçu à l’Élysée, se montre optimiste :
Le Président a clarifié les choses : la Nouvelle-Calédonie restera dans la France, conformément aux trois référendums. Mais il souhaite un projet nouveau, avec une approche plus consensuelle que le référendum binaire.
Le député révèle que le format inclura non seulement des discussions institutionnelles, mais aussi des volets économiques et sociaux :
La crise est trop grave pour se limiter au politique. Il faut relancer les entreprises et protéger les emplois.
Une manière, selon lui, de répondre aux attentes des Calédoniens, épuisés par des mois de crise.
Économie en berne : le nickel et l’aide de l’État au cœur des débats
La situation économique du territoire préoccupe N. Metzdorf, qui alerte sur les risques d’un statut d’ »indépendance-association » :
Si on opte pour plus d’autonomie, l’État coupera les financements. Or aujourd’hui, tout ce qui fonctionne ici – les hôpitaux, les routes, les aides aux entreprises – dépend de l’argent français.
Sur la filière nickel, le député tempère : le départ d’Eramet pourrait être une opportunité pour repenser la stratégie industrielle.
Il faut trouver des investisseurs qui croient en notre nickel, plutôt que de dépendre d’un groupe qui ne réinvestissait plus.
Un accord est-il encore possible ?
Malgré les tensions, Nicolas Metzdorf se veut confiant :
Le Président pilote désormais le dossier. Les conditions sont réunies pour un accord respectant les référendums tout en relançant l’économie.
Un espoir fragile, alors que la libération de Christian Tein rappelle que la route vers la paix sociale reste semée d’embûches.
Le sommet de Paris, prévu début juillet, sera déterminant pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.