L’Allemagne brise le silence et cible Pékin. Berlin accuse la Chine d’expansionnisme en Asie-Pacifique, un danger direct pour l’équilibre mondial.
La Chine accusée d’agressivité par l’Allemagne
En déplacement à Tokyo, le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul a tiré la sonnette d’alarme : la Chine chercherait à remodeler les frontières en sa faveur et à imposer son influence régionale. Il a pointé les tensions croissantes dans le détroit de Taïwan ainsi que dans les mers de Chine orientale et méridionale, zones stratégiques où Pékin affiche sa puissance militaire. Pour Berlin, une escalade dans cette région clé du commerce mondial mettrait directement en péril la sécurité internationale et fragiliserait les économies occidentales.
Cette mise en garde s’inscrit dans une ligne plus dure adoptée par l’Allemagne face à Pékin, convaincue que le droit international est bafoué et que l’Europe ne peut rester passive devant un tel déséquilibre géopolitique.
Pékin minimise et défend sa souveraineté
La réponse chinoise n’a pas tardé. Par la voix de sa diplomatie, Pékin a rejeté les accusations allemandes en affirmant que la situation régionale restait « globalement stable ». Le régime communiste appelle les puissances extérieures à ne pas « exagérer les tensions » et insiste sur le fait que la question de Taïwan relève des affaires intérieures chinoises. Dans la rhétorique officielle, les différends maritimes avec le Japon ou les Philippines doivent être réglés par le dialogue régional, sans ingérence européenne. Ce discours, qui cherche à minimiser l’impact des conflits, contraste fortement avec l’analyse allemande, beaucoup plus alarmiste et préoccupée par les ambitions chinoises.
L’ombre de Moscou et l’enjeu ukrainien
Johann Wadephul ne s’est pas limité au théâtre asiatique. Il a également dénoncé le soutien actif de la Chine à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. Pékin est en effet devenu le premier fournisseur de biens à double usage de Moscou et son principal client pour les hydrocarbures. Pour Berlin, cette alliance sino-russe alimente directement l’effort de guerre du Kremlin et complique les tentatives occidentales de contenir l’agression.
Alors que des discussions entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens ce sont entamées ce lundi à Washington, Berlin rappelle que la sécurité de l’Europe dépend aussi de l’attitude chinoise. L’Allemagne s’affirme ainsi comme un acteur déterminé à défendre les principes de souveraineté et de droit international face aux dérives autoritaires.
Dans ce bras de fer diplomatique, Berlin assume une ligne de fermeté et alerte sur un basculement possible de l’Asie-Pacifique vers une ère d’instabilité durable. Pékin, lui, campe sur une posture de déni et de souveraineté. Mais une chose est sûre : l’expansionnisme chinois n’est plus seulement un enjeu régional, c’est désormais un défi global qui engage directement l’Europe.