Charismatique, inventif, mais contesté : dans le monde de l’événementiel calédonien, difficile de ne pas croiser le nom de Flamengo, plus connu sous le surnom de “Flame”. Adulé pour ses shows spectaculaires, il est aussi pointé du doigt pour ses pratiques financières et ses liens avec le politique. Visionnaire qui fait rayonner la Calédonie ou stratège qui laisse derrière lui une traînée de dettes ?
Le maître des spectacles grand format
Sur ce point, tout le monde s’accorde : quand “Flame” monte un projet, l’effet est garanti. Affiches prestigieuses, scénographie soignée, communication millimétrée : ses événements impressionnent. Certains admirateurs vont jusqu’à dire qu’il “fait briller la Calédonie à l’international”.
Mais derrière l’éclat, un revers revient souvent dans les témoignages : fournisseurs et prestataires parlent de factures non réglées et de promesses restées lettre morte. “Il ne paie pas”, affirment plusieurs acteurs du milieu. Un technicien confie :
On n’est pas contre les grands événements ; on veut juste être payés et respectés.
Le cas du Guidance Festival
Dernier rendez-vous inscrit au calendrier : le Guidance Festival, programmé le 27 septembre 2025 à la Plaine de Téné, à Bourail. Alpha Blondy, The Gladiators, Levi Ijahman, Culture : l’affiche est impressionnante et le discours officiel met en avant “la paix et la reconstruction” un an après les émeutes.
Officiellement, la production est portée par Pulse Events et sa fondatrice Meg Ferola Puleoto. Mais dans les coulisses, beaucoup murmurent que l’influence de “Flame” reste déterminante. “C’est un festival qui pète à l’œil, mais qui va régler l’addition ?”, interroge un prestataire. Les mêmes craintes reviennent : factures en suspens, pressions contractuelles, tensions dans les négociations. « On te dit que tout ira bien… puis on t’intimide quand tu demandes des garanties », rapporte un autre.
L’entourage de l’intéressé dément :
Flame n’est jamais le mauvais payeur vu que ce n’est jamais lui qui doit payer.
Entre fête et politique
Au-delà de la question financière, une autre critique revient : celle de l’instrumentalisation politique. Plusieurs témoins affirment que certains de ses événements ont servi de vitrine à des slogans indépendantistes.
On a payé des fêtes de propagande déguisées en événements culturels,
lâche un professionnel. Un autre assure :
On m’a demandé de mettre le drapeau du FLNKS sur mes vêtements.
Ces accusations sont contestées, mais elles nourrissent un climat de méfiance : la frontière entre spectacle populaire et tribune politique est jugée parfois trop floue.
La même question, toujours
À un mois du rendez-vous de Bourail, tout semble prêt pour offrir un moment de fête. Le public, lui, attend un grand show – et le pays a besoin de respirer. Mais une interrogation persiste : qui règlera, au final, la facture ? Les caisses publiques, encore une fois ? Ou les prestataires, condamnés à courir après leur dû ?
Dans les allées de l’événementiel calédonien, la confiance s’étiole. Et derrière les projecteurs, une certitude s’impose : l’histoire de “Flame” continue de diviser, entre admiration et défiance.