Une voix calédonienne engagée face à la communauté internationale
Le 10 juin 2025, Naïa Wateou a pris la parole devant la Commission de décolonisation de l’ONU pour alerter sur la situation critique en Nouvelle-Calédonie. En tant que pétitionnaire calédonienne, elle a rappelé que le territoire n’évolue pas dans un vide juridique, mais dans un processus de décolonisation négocié depuis plus de 30 ans, encadré et validé à plusieurs reprises par voie référendaire.
Avec trois référendums d’autodétermination depuis 2018 – et trois refus clairs de l’indépendance –, elle a insisté sur le fait que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes inclut le choix de rester dans la République française.
Le refus de l’indépendance n’est pas une anomalie, c’est un choix souverain,
A-t-elle martelé. Un message fort pour rétablir une vérité souvent contestée sur la scène internationale.
Le 13 mai 2024 : une plaie ouverte dans l’histoire calédonienne
Naïa Wateou a ensuite évoqué avec émotion le traumatisme collectif causé par les violences insurrectionnelles du 13 mai 2024. Déclenchée par des factions indépendantistes radicales, cette crise a plongé la Nouvelle-Calédonie dans un chaos sans précédent, détruisant infrastructures, emplois et cohésion sociale.
Elle a dénoncé l’instrumentalisation de l’idéal d’émancipation : « Peut-on encore parler de liberté quand elle s’impose sous la contrainte et la peur ? » La vague de violence a fragilisé durablement la société calédonienne, amplifiant les divisions et les blessures entre les communautés.
Cette date, symbole de rupture, doit pourtant, selon Naïa Wateou, devenir un point de bascule :
Le 13 mai restera une plaie, mais il doit aussi devenir un tournant.
Reconstruire une paix durable dans la République française
Pour Naïa Wateou, la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie ne peut se faire sans la France, ni sans l’ONU. Elle appelle à bâtir un nouveau statut moderne, équilibré et partagé, à la hauteur des aspirations de tous les Calédoniens, qu’ils soient indépendantistes ou non.
Naïa Wateou a aussi mis en garde contre les influences extérieures qui cherchent à exploiter les tensions locales pour des intérêts géopolitiques :
Le risque de manipulation est réel, et les voix calédoniennes doivent rester souveraines.
Son message à l’ONU est clair : accompagner, oui – imposer, non. Ce territoire, profondément blessé, a besoin de soutien, mais aussi de reconnaissance dans sa complexité. Elle conclut en affirmant que la paix ne se décrète pas, elle se construit, dans le respect mutuel, l’écoute des réalités, et une volonté politique partagée.