Le gouvernement serre les rangs et sort le chéquier : 1,2 milliard de francs supplémentaires viennent gonfler le budget 2025 pour relancer l’économie locale.
Une rallonge de 1,2 milliard pour soutenir les priorités stratégiques
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a validé ce mercredi 30 juillet la décision modificative n°2 (DM 2) du budget principal propre pour l’exercice 2025. Cette rallonge budgétaire de 1,25 milliard de francs vient renforcer à la fois la section d’investissement (1,06 milliard) et la section de fonctionnement (192 millions). Un choix assumé, dans un contexte où chaque franc compte.
Objectif : flécher les dépenses vers des projets à fort impact.
Cette décision fait suite à une première DM adoptée plus tôt dans l’année, qui avait déjà permis une montée en puissance des investissements publics à hauteur de 7,5 milliards de francs. Avec cette nouvelle enveloppe, le total des crédits d’investissement atteint désormais près de 8,7 milliards, confirmant la volonté de redynamiser les équipements structurants du pays.
En chiffres, le budget principal propre pour 2025 s’élève désormais à 208 milliards de francs, dont plus de 110 milliards consacrés à l’investissement. Un effort budgétaire conséquent, pleinement inscrit dans la stratégie gouvernementale de relance ciblée.
Routes, lycée, musée, université : quatre projets engloutissent 85 % des fonds
Ce ne sont pas des miettes : quatre opérations concentrent à elles seules 85 % des nouveaux crédits, soit plus d’un milliard de francs injectés. Dans le détail :
600 millions de francs sont alloués à la reconstruction des routes détruites lors des violences de 2024 – un impératif sécuritaire et économique.
150 millions vont au lycée agricole Michel Rocard, pour moderniser l’infrastructure et développer l’offre éducative en brousse.
140 millions renforcent l’extension du musée, pierre angulaire de la valorisation culturelle du territoire.
100 millions sont affectés au développement des infrastructures de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, en réponse aux besoins croissants en enseignement supérieur.
Le solde des crédits (environ 15 %) est réparti entre des opérations cofinancées, non cofinancées, ou liées au plan d’équipement des services. Un équilibre budgétaire pensé pour concilier urgence et planification.
Ce virage budgétaire traduit également l’intention du gouvernement de ne pas laisser les territoires sinistrés ou isolés sur le bord de la route. Il s’agit bien de préparer l’avenir tout en réparant les séquelles du passé récent.
Autorisations de programme : des leviers pour anticiper les dépenses
En parallèle de la DM 2, l’exécutif a validé une délibération relative aux autorisations de programme et d’engagement, des outils permettant d’engager des projets sur plusieurs années en anticipant leur financement.
Ont ainsi été approuvés :
une nouvelle autorisation de programme de 363,7 millions de francs en dépenses ;
trois ajustements d’autorisations de programme totalisant 2 millions ;
une autorisation d’engagement complémentaire de 5 millions.
Aucune clôture de programme n’est prévue, signe que les investissements pluriannuels restent sur les rails. Cette mécanique permet au gouvernement de conserver une vision à moyen terme, tout en évitant les effets de stop-and-go si néfastes à l’économie locale.
Au final, ces mouvements budgétaires ne relèvent pas d’une simple comptabilité d’appoint. Ils traduisent une stratégie assumée de mobilisation des finances publiques au service du développement, à un moment où la Nouvelle-Calédonie cherche à sortir de l’impasse politique et économique.