Deux signatures, un accord historique… puis un virage à 180 degrés.
Le FLNKS, qui avait validé le texte de Bougival, crie désormais à la trahison.
Une signature en terrain conquis… ou presque
Le 12 juillet à Bougival, l’accord semblait sceller un compromis inédit : nationalité calédonienne reconnue, compétences locales renforcées, État calédonien symbolique, transferts de compétences régaliennes possibles. Le tout signé par la délégation du FLNKS – Roch Wamytan, Aloisio Sako, Mickaël Forrest, Omayra Naisseline – face à l’État et aux loyalistes.
Et pourtant, à peine l’encre sèche, certains cherchent déjà des excuses : « signature par défaut », « équipe mal préparée », « pas de vraie proposition ». Mais quand on signe, on engage sa parole.
Christian Tein, lui, validait le texte dans l’ombre… avant de se dédire depuis la Corse. Alors, la vraie question est simple : que vaut la parole d’un mouvement qui signe un accord historique pour ensuite le renier ?
De l’accord au rejet : un retour en arrière assumé
De retour à Nouméa, la base militante traîne les pieds, les radicaux hurlent à la capitulation. Lors du congrès du FLNKS du 9 août à La Conception, le Front accuse l’État d’être responsable de « l’échec », effaçant toute trace de son propre engagement.
Pourtant, personne ne les a contraints sous la torture à signer ce texte : ils étaient majeurs, lucides, libres.
Le FLNKS choisit la fuite en avant : retour en arrière, abandon d’un cadre pourtant favorable, et refus d’assumer que le pays est au bord du gouffre par leur propre responsabilité. Des milliers de Calédoniens sans emploi, un système de santé à l’agonie, des militants qui crient famine… Pendant ce temps, l’appareil politique se replie sur un slogan éculé :
Demain, c’est Kanaky
2027 en ligne de mire : la promesse sans lendemain
Pour Christian Tein et les ultras de la CCAT, tous les moyens sont bons : appels à la rue, union des mouvements indépendantistes, exhortation aux modérés du PALIKA et de l’UPM à « revenir à la maison FLNKS ». La cible est claire : pleine souveraineté en 2027.
Mais l’histoire récente est têtue : après trois référendums, la Nouvelle-Calédonie est toujours française.
Et pendant que Tein savoure l’été à 20 000 km de Nouméa, ses partisans, eux, affrontent chômage, insécurité et misère.
Le reniement de Bougival n’est pas seulement un virage politique : c’est une gifle pour les Calédoniens qui espéraient enfin tourner la page des atermoiements et relever un pays à bout de souffle.