Le Mont-Dore Sud vit une crise silencieuse mais bien réelle : la disparition progressive des médecins libéraux et la saturation des professionnels restants. Face à ce que certains élus qualifient en privé de « tension critique », la province Sud tente de reprendre la main.
Ce mercredi 3 décembre, la présidente de l’assemblée provinciale, Sonia Backès, se rend sur le terrain pour constater l’étendue du problème et soutenir le Dr Jean-François Hevin, premier médecin public déployé pour renforcer un secteur fragilisé. Comme le rappelle la province : « assurer l’accès aux soins est devenu une urgence absolue » .
La fin du confort médical : un territoire qui manque de bras
La réalité sanitaire du Mont-Dore Sud est simple : des départs de médecins en chaîne, et derrière eux, des habitants souvent livrés à eux-mêmes.
Dans un quartier où l’on pouvait autrefois compter sur plusieurs cabinets libéraux, les habitants voient désormais les délais s’allonger et les consultations urgentes devenir un parcours du combattant. Une source locale confie :
On ne parle plus de confort, on parle de survie sanitaire
L’arrivée du Dr Hevin : première pierre d’un maillage public inédit
Depuis le 1er décembre, un dispositif renforcé a été déployé entre l’Espace Santé de la Corniche au Vallon-Dore et celui de Plum. Objectif : éviter la rupture.
Le Dr Jean-François Hevin devient ainsi le « premier acteur public du maillage médical du Mont-Dore Sud ».
Un choix stratégique assumé par les autorités, qui veulent stabiliser un secteur jugé « en tension ». Pour un cadre provincial, « si l’on ne structure pas maintenant, on court vers un désert médical complet ».
Une action présentée comme “pragmatique”, mais des attentes immenses
La visite officielle de Sonia Backès à l’Espace Santé de la Corniche vise à envoyer un signal clair : le territoire ne sera pas laissé à l’abandon.
La province Sud réaffirme son engagement à renforcer l’accès aux soins et à accompagner les praticiens investis
Pourtant, beaucoup d’habitants espèrent que ces annonces ne resteront pas de simples rustines. Une résidente du Vallon-Dore confie :
Chaque nouvelle consultation compte, mais ce n’est pas encore assez pour absorber la demande
Une situation qui interroge : comment en est-on arrivé là ?
La crise du Mont-Dore Sud n’est pas un accident.
Elle résulte de plusieurs réalités combinées :
- attractivité en baisse pour les médecins libéraux,
- surcharge administrative,
- coût de l’installation,
- pression démographique,
- éloignement géographique.
Un pharmacien du secteur résume la situation d’une phrase sèche :
Quand un médecin part, personne ne le remplace
Dans ce contexte, l’intervention publique apparaît comme un dernier recours plus que comme une innovation.
Avec ce nouveau maillage sanitaire, la province Sud veut montrer qu’elle refuse la fatalité du désert médical. Reste une question essentielle : cette réponse d’urgence sera-t-elle suffisante pour enrayer une crise structurelle ? Les habitants, eux, attendent plus qu’une visite officielle : ils veulent retrouver un accès aux soins digne de ce nom. À présent, le pouvoir politique devra prouver que les annonces de ce 3 décembre sont autre chose qu’un pansement posé sur une plaie profonde.

















