Nouméa vient de franchir une étape majeure dans la modernisation de la formation maritime. Le GIEP-NC a inauguré un simulateur de navigation de dernière génération, un équipement stratégique destiné à sécuriser les trajets, renforcer les compétences locales et attirer des stagiaires du Pacifique. Une montée en gamme assumée : l’établissement affirme vouloir placer la Nouvelle-Calédonie parmi les références régionales de la filière maritime .
Un investissement lourd pour combler 25 ans d’obsolescence
Le précédent simulateur, installé depuis un quart de siècle, ne répondait plus aux standards actuels. Sa modernisation était indispensable pour maintenir les formations Capitaine 200 et 500 et préparer l’arrivée d’un futur cursus Capitaine 3000 dès 2027.
L’investissement total atteint 53 millions F CFP, dont 37 millions financés par le Fonds d’Intervention Maritime, un effort rendu possible grâce à l’accompagnement de la Direction des Affaires Maritimes (DAM). L’équipement, fabriqué sur mesure par le géant norvégien Kongsberg, a été retenu pour son réalisme et sa fiabilité.
Comme l’indique le GIEP-NC, le simulateur offre « une expérience immersive comparable aux simulateurs aériens », avec gestion des conditions météo, du trafic portuaire, des courants et de la houle, jusqu’à l’accostage complet .
Une technologie au service de la sécurité et des métiers de la mer
Le dispositif comprend un poste instructeur, une passerelle principale et trois postes d’entraînement. Plusieurs ports mondiaux sont déjà intégrés et les rades de Nouméa ainsi que les passes locales seront bientôt modélisées.
Le GIEP-NC précise que cet outil permettra « de renforcer la capacité d’adaptation et de décision des marins » grâce à un entraînement réaliste dans des situations souvent impossibles à reproduire en mer réelle .
Le simulateur servira aux élèves, pêcheurs, officiers de pont, pilotes ou agents portuaires. Les formateurs ont été préparés par un expert international pour exploiter pleinement les possibilités du système, preuve de l’ambition affichée sur la qualité pédagogique.
Un levier régional : attirer le Vanuatu, Wallis et les voisins du Pacifique
Avec cet outil dernier cri, la Nouvelle-Calédonie espère devenir un hub de formation maritime dans le Pacifique. Le GIEP-NC rappelle que des territoires comme le Vanuatu ou Wallis ne disposent pas encore d’un tel équipement, et que leur accueil renforcerait « la coopération régionale et la position de la Calédonie comme pôle de référence » .
L’organisme envisage déjà la suite : un simulateur CAEERS (évacuation), qui pourrait faire du GIEP-NC le premier centre français équipé d’un simulateur agréé de ce type, après validation de l’Inspection générale de l’Enseignement maritime.
Avec ce simulateur nouvelle génération, la Nouvelle-Calédonie investit dans un outil stratégique : sécurité en mer, attractivité régionale, montée en compétence des professionnels. Le GIEP-NC ambitionne clairement de faire du territoire un acteur incontournable de la formation maritime dans le Pacifique. Une modernisation coûteuse, mais pensée comme un pari sur l’avenir.
















