Deux faits s’imposent aujourd’hui : Wallis-et-Futuna renforce sa sécurité intérieure et l’État assume enfin sa mission première : protéger les Français où qu’ils vivent.
Et au cœur de ce mouvement, une réalité : la PMG ouvre une voie d’engagement concret, loin des discours victimaires et des postures stériles.
Une première promotion qui marque un tournant sécuritaire
À Wallis-et-Futuna, la première Préparation Militaire Gendarmerie n’est pas un simple stage : c’est un signal fort envoyé par l’État.
Avec dix volontaires, dont quatre anciens militaires, cette formation devient le socle d’une future réserve opérationnelle locale, indispensable dans un territoire isolé mais stratégique.
La première semaine a donné le ton : rigueur, discipline, exigence. Les stagiaires ont commencé par l’essayage des treillis camouflés. Le conteneur d’effets, bloqué depuis son départ de Nouméa début novembre, arrivera finalement après le 15 décembre, mais cela n’a freiné en rien la montée en puissance du groupe. Chaque jour, les participants hommes et femmes de 19 à 52 ans sont évalués, observés, guidés.
L’objectif est clair : former des réservistes fiables, capables d’appuyer les forces en place et de répondre rapidement aux besoins du territoire.
Le ton de cette première semaine traduit un esprit très français : quand la Nation donne un cadre, les citoyens répondent par l’engagement. Et ici, à plus de 16 000 km de Paris, cette dynamique prend tout son sens.
Une formation dense, exigeante et tournée vers le terrain
Durant cette semaine fondatrice, les stagiaires ont découvert l’ensemble des missions qui font la spécificité de la gendarmerie. Ils ont été plongés dans :
– les unités spécialisées, leurs prérogatives et leur articulation ;
– le milieu militaire, sa discipline, ses valeurs, sa déontologie ;
– les techniques de contrôle routier, la gestion des flux, l’usage du bâton de défense ;
– la connaissance de l’armement et les textes encadrant l’usage des armes et les contrôles d’identité ;
– la formation PSC1, indispensable pour intervenir au plus près de la population.
Cette pédagogie insiste sur deux piliers : la maîtrise de soi et la connaissance du droit. Contrairement aux caricatures faciles, la gendarmerie n’est pas un bloc de force brute : c’est une institution disciplinée, entraînée, juridiquement encadrée un modèle que beaucoup de démocraties nous envient.
L’esprit de cohésion, déjà visible, repose en grande partie sur l’expérience des anciens militaires, dont les conseils structurent silencieusement la progression du groupe. Cette fraternité d’armes, familière dans l’armée française, irrigue toute la formation.
Mention spéciale également à l’escadron 24/6 d’Antibes, dont l’implication témoigne d’une vérité simple : la France protège ses territoires loin de l’Hexagone avec la même exigence qu’à Paris, Lyon ou Marseille.
Des réservistes appelés à renforcer durablement la sécurité du territoire
Cette première PMG n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une stratégie nationale : reconstruire la présence de l’État dans les territoires ultramarins, renforcer les missions régaliennes et affirmer la souveraineté française dans le Pacifique.
Les futurs réservistes appuieront des missions essentielles :
– sécurité publique générale ;
– sécurité routière ;
– police judiciaire ;
– police administrative ;
– police militaire ;
– police des audiences (tribunal correctionnel, cour d’assises) ;
– collecte de renseignement ;
– maintien de l’ordre ;
– contrôles transfrontaliers ;
– sécurité aérienne et maritime ;
– examen du permis de conduire (théorie) ;
– coordination des secours en mer ;
– gestion de la maison d’arrêt (sous l’autorité du commandant de compagnie).
Cette variété montre la confiance donnée aux réservistes : ici, l’engagement n’est pas symbolique. Il est opérationnel, concret, utile.
Pour la population, cette montée en puissance s’accompagnera de services directs : opérations tranquillité vacances, accompagnement du code de la route, présence renforcée dans les moments de tension ou de vulnérabilité.
Dans un territoire où les distances, l’isolement et le manque d’effectifs compliquent parfois la mission, l’arrivée de ces dix premiers réservistes formés localement constitue un tournant historique.
Elle acte une idée simple : quand la France arme ses territoires, ceux-ci se relèvent et se sécurisent.
(Crédit photo : Gendarmerie de Nouvelle-Calédonie)


















