J’ai allumé les infos.
J’ai compris que les grandes vacances venaient officiellement de commencer.
J’ai pensé aux enfants.
J’ai pensé aux parents.
J’ai pensé que ça allait être long.
J’ai entendu parler de fêtes de fin d’année.
Puis d’arrêtés.
Beaucoup d’arrêtés.
J’ai compris que la fête avait un périmètre.
Dans le Grand Nouméa, la musique, c’est non.
Les véhicules avec du son, ce n’est pas autorisé non plus.
Le week-end seulement.
Mais quand même.
J’ai compris que le silence était préventif.
On m’a rappelé l’an dernier.
La Côte Blanche.
Le Kuendu Beach.
Des bagarres.
Des débordements.
J’ai compris que la mémoire administrative était sélective, mais persistante.
Certains événements sont autorisés.
Ceux qui ont rempli les formulaires.
Un mois avant.
Avec les bons critères.
Les autres ont découvert l’arrêté en même temps que tout le monde.
À Poindimié, ça parlait d’alcool.
Encore.
Toujours.
Des interdictions.
Des horaires.
Des week-ends sous contrôle.
J’ai compris que l’urgence se gérait en restriction.
Les habitants ont manifesté.
Devant la mairie.
Ils ont demandé des gendarmes.
De la lumière.
Juste voir ce qui se passe la nuit.
On leur a répondu par une réunion.
Et quelques arrêtés.
Ils ont attendu la suite.
L’éclairage public, au moins, est revenu.
ENERCAL était déjà là.
J’ai noté que la lumière arrive toujours avant la sécurité.
À Nouméa, il y avait des requins.
Un hier.
Un aujourd’hui.
Deux gros.
Très décidés.
J’ai compris que l’océan ne prenait pas de vacances.
On a parlé de chasse sous-marine.
De poissons qui saignent.
De filoches trop proches.
J’ai compris que le danger, souvent, c’est ce qu’on garde sur soi.
La mairie a demandé la vigilance.
Le seize.
Toujours le seize.
J’ai retenu.
Ensuite, on a cherché des pompiers volontaires.
Des gens disponibles.
Courageux.
Formés en trois semaines.
J’ai compris que l’engagement avait une date limite de dépôt.
Il y avait aussi de la politique.
À huis clos.
À Canala.
Pour préparer un congrès.
J’ai compris que le huis clos servait surtout à parler sans témoins.
Un nouveau bateau est arrivé.
Cher.
Très cher.
Mais utile.
Des rotations.
Du fret.
Du Vanuatu.
J’ai compris que le développement flotte mieux quand il a deux moteurs.
Ailleurs, à Bondi Beach, on enterrait des enfants.
J’ai écouté moins fort.
Un instant.
Ici, les résultats sont tombés.
Bac.
Brevet.
Des chiffres.
Des mentions.
Des déceptions aussi.
Heureusement, les vacances étaient déjà là.
On a inauguré un sentier.
De la nature.
Du patrimoine.
Des jeunes impliqués.
J’ai respiré.
Un peu.
Puis il y avait Noël.
Les marchés.
Les sapins.
Les jouets sûrs.
Disney.
Pokémon.
J’ai compris que la tradition rassure quand tout bouge.
Le sport continuait.
Le monde aussi.
La Calédonie surtout.
Festive.
Tendue.
Encadrée.
J’ai éteint les infos.
J’ai regardé autour de moi.
J’ai compris que tout était sous contrôle.
En théorie.
Bref.


















