Chaque 20 décembre, l’ONU célèbre la Journée internationale de la solidarité humaine.
Un concept noble, consensuel, presque confortable.
Mais derrière ces grands principes se cache une réalité autrement plus dure : la solidarité mondiale s’est effondrée, remplacée par la méfiance, la fragmentation et les stratégies individuelles.
Le mot « solidarité » reste beau dans les discours, mais il n’engage plus grand monde dans les actes.
Un monde qui valorise l’individualisme plutôt que l’effort collectif
Les crises récentes, pandémies, inflation, tensions géopolitiques, ont révélé ce que beaucoup refusaient de voir :
- les nations se replient sur elles-mêmes ;
- les classes moyennes s’appauvrissent ;
- la lutte pour les ressources (énergie, eau, alimentation) devient stratégique ;
- les sociétés occidentales sont fracturées par des débats identitaires permanents.
Dans ce contexte, la solidarité devient un slogan de conférence, non une politique.
Les États parlent de coopération internationale… tout en fermant la porte dès que leurs intérêts sont en jeu. La réalité est simple : la solidarité n’est plus une priorité, c’est un argument de communication.
Aide internationale : générosité affichée, efficacité discutable
Les pays riches financent des programmes de développement, mais les résultats sont très inégaux.
Entre les gaspillages, la corruption locale, les ONG parachutées et les projets déconnectés du terrain, l’aide internationale sert parfois plus à acheter de la bonne conscience qu’à transformer réellement les conditions de vie.
La solidarité impose des règles claires : effort, transparence, réciprocité.
Or aujourd’hui, on demande aux nations de donner… sans jamais demander de comptes à ceux qui reçoivent.
Cette asymétrie entretient dépendance, frustration et inefficacité.
La Nouvelle-Calédonie, un territoire où la solidarité existe… mais s’essouffle
La Nouvelle-Calédonie dispose d’une forte tradition de solidarité communautaire :
- solidarité coutumière ;
- entraide dans les tribus ;
- réseaux associatifs ;
- mécénat sportif ou culturel ;
- mobilisation rapide en cas d’incendies, cyclones ou drames sociaux.
Cette solidarité réelle distingue la Calédonie de nombreux territoires plus grands, plus riches, mais beaucoup plus individualistes.
Mais une tendance récente inquiète :
- montée de la délinquance,
- violences intrafamiliales,
- fatigue associative,
- précarité croissante,
- tensions entre communautés.
Autant de signes que la solidarité locale se fragilise, à mesure que le coût de la vie augmente et que l’insécurité progresse.
Le territoire tient encore debout grâce à des réseaux familiaux et coutumiers solides, mais ils sont moins résistants qu’autrefois face au choc économique et social actuel.
La Calédonie n’a pas perdu son sens de l’entraide, mais elle ne peut plus l’assumer seule : il faudra demain plus d’organisation, plus d’autorité et moins de laxisme.
La Journée internationale de la solidarité humaine n’est pas un appel naïf à « être gentils les uns avec les autres ».
C’est un rappel à la lucidité : une nation solide est celle qui organise sa solidarité, et non celle qui la délègue à quelques bénévoles épuisés.
La vraie question est simple :
dans un monde fragmenté, voulons-nous une solidarité réelle, exigeante, efficace ou seulement un concept décoratif pour les discours de fin d’année ?

















