À la veille de l’échéance du dispositif, le gouvernement calédonien a décidé d’agir. Réuni en séance de collégialité le mardi 23 décembre, l’exécutif a officiellement sollicité la prolongation de l’allocation exceptionnelle de maintien dans l’emploi. Un mécanisme jugé indispensable par les représentants des entreprises, dans un contexte économique toujours dégradé.
Une décision gouvernementale prise dans l’urgence
Mis en place le 1er juillet 2025 pour prendre le relais du chômage partiel spécifique, le dispositif devait s’arrêter ce mercredi 31 décembre. Le gouvernement estime toutefois que les conditions ne sont pas réunies pour y mettre fin.
Les projections conjoncturelles ne vont pas dans le sens d’une reprise de l’activité économique
justifie l’exécutif en s’appuyant sur les analyses de l’ISEE-NC et de l’IEOM.
Le soutien affiché des entreprises
Du côté du tissu économique, la réaction est sans ambiguïté. La CPME-NC soutient ouvertement la démarche gouvernementale.
Cette allocation a permis de conserver près de 600 emplois dans des entreprises confrontées à une baisse d’activité
souligne l’organisation patronale. Elle met également en avant un argument budgétaire : « cette aide est moins coûteuse que le chômage partiel spécifique », rappelant que le dispositif est plafonné à 125 heures par mois pour un salarié à temps complet.
Un levier pour éviter une nouvelle vague sociale
Pour le gouvernement comme pour la CPME-NC, l’enjeu dépasse la simple question économique. Le maintien de l’allocation est présenté comme un rempart contre les ruptures de contrats de travail.
Sans cette aide, les conséquences sociales viendraient encore accentuer la situation déjà catastrophique du territoire
alerte la confédération patronale. Dans une Nouvelle-Calédonie fragilisée par les crises successives, la crainte d’un effet domino sur l’emploi reste au cœur des préoccupations.
Le Congrès désormais sous pression
La balle est désormais dans le camp du législateur. Le projet de loi du pays portant prolongation du dispositif doit être inscrit « en priorité » à l’ordre du jour de la séance publique du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Un passage obligé, alors que le calendrier est particulièrement serré et que l’arrêt brutal de l’aide créerait un vide juridique dès le 1er janvier.
Une économie toujours sans perspectives claires
Les projections pour 2026, établies par l’ISEE-NC et l’IEOM, confortent le choix de la prudence. « Les indicateurs ne montrent pas de reprise franche de l’activité », rappellent les services économiques. Dans ce contexte, la prolongation de l’allocation apparaît comme une mesure de stabilisation, plus que de relance.
En sollicitant la prolongation de l’allocation exceptionnelle de maintien dans l’emploi, le gouvernement envoie un signal clair : l’heure n’est pas encore au désengagement. Reste désormais au Congrès à trancher rapidement. Derrière la décision technique, c’est l’équilibre social de centaines de familles calédoniennes qui se joue.


















