DÉFENSE. Le fleuron de l’aviation française a ouvert, ces dernières semaines, une nouvelle usine à Cergy. L’investissement de 100 millions d’euros devrait lui permettre de produire plus vite ses avions de chasse.

Cela faisait 50 ans que Dassault n’avait pas ouvert un nouveau site de production. Avec un contexte géopolitique bouillant et un carnet de commandes qui ne cesse de s’épaissir – 230 Rafale étaient en commande en mai dernier – l’industriel tricolore veut accélérer. « La France possède des compétences rares qu’il faut absolument maintenir et développer sur le territoire national. C’est une question de souveraineté, particulièrement cruciale dans la période actuelle », expliquait Éric Trappier, PDG de l’entreprise, en septembre dernier.
Afin de produire des Rafale plus vite, l’investissement s’élève à 100 millions d’euros pour un outil de production de près de 40 000 m² – qui rassemble 600 salariés épaulés par 600 collaborateurs de partenaires. « Opérationnelle depuis l’été 2024, l’usine ultramoderne de Cergy reprend les activités auparavant assurées par l’usine d’Argenteuil, devenue obsolète », explique Dassault. L’industriel poursuit et développe les missions assurées par ce nouveau site : « Assemblage de revêtements et de petites pièces Falcon et Rafale, assemblage des parties avant des fuselages, aménagement des fuselages Rafale, fabrication de tuyauteries métalliques. »
200 avions à livrer
Depuis leur entrée en service actif en 2004, 533 Rafale ont été commandés par la France et huit pays clients à l’export. En octobre dernier, le cap symbolique des 300 Rafale produits a été franchi. « Ce chiffre témoigne de la réussite opérationnelle, industrielle et commerciale de cet avion de combat, qui n’a pas d’équivalent dans sa catégorie en termes de polyvalence et d’efficacité démontrée en opération », explique l’avionneur.
Une centaine de Rafale supplémentaire pour l’Ukraine ?
Avec plus de 200 avions à livrer, Dassault prévoit des cadences de production allant jusqu’à quatre appareils par mois. Mais le fleuron français ne compte pas s’arrêter là : « Nous étudions la possibilité de produire cinq Rafale par mois », expliquait Éric Trappier dans un entretien au JDD en mars dernier. Un bond en avant significatif alors qu’en 2020, Dassault livrait moins d’un Rafale par mois.
En novembre dernier, Volodymyr Zelensky a signé une lettre d’intention portant sur l’achat d’une centaine d’avions Rafale neufs pour un montant compris entre 8 et 10 milliards d’euros. Si la commande se confirme, l’accord se projette « sur un horizon d’une dizaine d’années », mais les premiers appareils pourraient arriver d’ici deux à trois ans. Sur le plan technique, le Rafale séduit car il est un avion « omnirole », capable d’offrir un appui aérien à des troupes au sol, de bombarder des cibles ou d’assurer la défense aérienne.
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