Après une fête des mères jugée « médiocre » par de nombreux commerçants, le rendez-vous de la fête des pères n’aura pas redressé la barre. Si certains secteurs espéraient un rebond, le bilan reste très contrasté, notamment dans les commerces de proximité et les établissements de restauration.
Bricolage et bien-être : des achats symboliques, mais peu dynamiques
Les magasins de bricolage, traditionnellement bien positionnés pour cette fête, ont connu un trafic en hausse légère par rapport à un week-end classique, mais loin des espérances des professionnels.
On a surtout vendu des articles à moins de 10 000f, des petits accessoires ou des cartes-cadeaux. Les gros paniers sont absents,
confie le gérant d’une enseigne spécialisée à Nouméa.
Même son de cloche du côté des commerces de bien-être : parfumeries, barbiers et instituts de beauté ont enregistré une affluence modeste.
Les clients viennent, mais avec un budget visiblement serré. Beaucoup se contentent de bons cadeaux, parfois partagés à plusieurs,
note un institut de beauté du Mont-Dore.
Le climat économique dégradé et l’inflation persistante semblent peser lourd sur le comportement d’achat, malgré un attachement symbolique à l’événement.
Restauration : peu de réservations, beaucoup d’annulations
Le secteur de la restauration, qui espérait un dimanche de fête rempli, doit aussi faire face à une déception amère. Si certaines brasseries ont fait le plein à Nouméa, la fréquentation globale est jugée inférieure à 2023. 2024 étant en plein gestions des émeutes de mai.
On a vu venir des familles, mais plus tardivement, avec beaucoup de réservations de dernière minute ou annulées. Ce n’est pas la fête des pères d’avant,
résume le responsable d’un restaurant de bord de mer.
Les restaurateurs notent également une consommation moyenne en baisse : moins d’alcool, moins de plats à la carte, et un retour vers des formules plus économiques. Le temps pluvieux sur certaines communes a aussi joué contre eux.
Moins mauvais que la fête des mères, mais le moral reste bas
Si l’on compare aux chiffres de la fête des mères, qualifiée de “catastrophique” pour certains, la fête des pères fait moins bien…
Pour beaucoup de professionnels interrogés, la dynamique de consommation est en net repli depuis plusieurs mois, et les fêtes familiales ne parviennent plus à compenser ce déficit. Les arbitrages budgétaires sont devenus la norme, y compris dans des secteurs traditionnellement porteurs comme la restauration ou les soins bien-être.
On sent que les gens veulent faire plaisir, mais sans se ruiner. Résultat : les commerces tournent au ralenti, même lors des pics habituels,
résume un commerçant de Dumbéa.
Une nouvelle alerte pour l’économie locale ?
En l’absence de relance claire du pouvoir d’achat, la tendance pourrait se confirmer pour les autres échéances commerciales de l’année.