Devant la communauté internationale, Sonia Backès, Présidente de la province Sud, a tenu un discours sans ambiguïté. Face aux diplomates réunis à l’ONU, elle a dénoncé une tentative de manipulation globale de la réalité calédonienne par les mouvements indépendantistes radicaux.
Cette tragédie n’est pas le fruit du hasard, Elle est le résultat d’une tentative brutale d’imposer par la force ce que les Calédoniens ont rejeté démocratiquement par les urnes.
Selon elle, les émeutes de mai 2024 n’ont rien de spontané. Elles sont le fruit d’une organisation méthodique, avec des relais internationaux, visant à imposer par la violence une issue politique rejetée par la population.
Trente ans de concessions… et quel résultat ?
Depuis les Accords de Matignon, puis de Nouméa, les loyalistes ont multiplié les concessions : reconnaissance de l’identité kanak, création de provinces aux larges compétences, transfert de l’enseignement, de la fiscalité… En retour ? Un discours de victimisation, selon Sonia Backès, qui nie les efforts de la République et divise la population.
Sans l’argent de la France et le travail de tous les Calédoniens, les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, n’existeraient pas.
Les vraies victimes aujourd’hui : les loyalistes invisibles
Sonia Backès dénonce également un renversement du discours victimaire. Selon elle, ce sont les loyalistes – qu’ils soient kanak, caldoches, wallisiens ou métropolitains – qui sont aujourd’hui marginalisés.
Nous sommes ceux à qui l’on dit « vous n’êtes pas chez vous », alors que nous sommes nés ici. Ceux que l’on condamne à l’invisibilité politique parce qu’ils ne sont pas « assez Kanak ».
Un apartheid institutionnel, entretenu par un corps électoral gelé et une logique de représentativité communautaire, contraire à l’universalisme républicain.
Trois référendums, un même verdict : NON à l’indépendance
2018. 2020. 2021. À trois reprises, les Calédoniens ont dit non à l’indépendance. Cinq consultations depuis 1958, toutes conclues par un attachement à la République.
Ce choix est souverain, libre et éclairé. Il ne peut être contourné. La décolonisation ne mène pas forcément à l’indépendance.
Sonia Backès appelle la communauté internationale à respecter ce choix clair, et à cesser de relayer une vision partiale de l’histoire calédonienne, déconnectée des réalités du terrain.
Reconstruire, ensemble, sur la vérité
L’élue loyaliste appelle à un nouveau pacte républicain, débarrassé des dogmes identitaires, fondé sur l’égalité des droits, l’unité de la nation, et une organisation institutionnelle claire.
Il est temps d’en finir avec les récits de domination et les procès à répétition. La paix durable se bâtira sur la vérité, pas sur l’effacement.
Une petite phrase du discours de Sonia Backès a fait mouche. Elle résonne comme un avertissement aux partisans de la division, mais aussi comme un espoir d’unité pour l’avenir :
Nous devons apprendre à vivre les uns auprès des autres, afin de ne pas finir, une fois encore, les uns en face des autres.