Tokyo défie Pékin
Un passage sous haute tension dans le détroit de Taïwan
La Japon hausse le ton face aux provocations chinoises. Le destroyer Takanami des Forces d’autodéfense maritime (MSDF) a traversé le détroit de Taïwan le 12 juin 2025, en provenance de la mer de Chine orientale. Un acte rare, mais désormais répété : c’est la troisième incursion en moins d’un an.
Le navire a mis plus de 10 heures à effectuer sa traversée vers le sud, sous surveillance étroite de l’armée chinoise. Cette opération intervient quelques jours seulement après une manœuvre jugée “dangereuse” d’un chasseur J-15 chinois, passé à 45 mètres d’un avion de patrouille japonais P-3C Orion au-dessus du Pacifique, les 7 et 8 juin.
Tokyo envoie un message clair à Pékin
En organisant ce passage stratégique, Tokyo montre qu’elle rejette les intimidations chinoises dans la région. Le gouvernement japonais s’est longtemps gardé d’envoyer ses navires dans le détroit de Taïwan pour ne pas froisser Pékin. Mais face à la montée des tensions en mer de Chine, la donne change.
Le Takanami a poursuivi sa route jusqu’aux eaux entourant l’île principale des Philippines, Luzon. Il y a participé, le 14 juin, à un exercice conjoint avec la marine philippine, dans une zone revendiquée par Manille mais que la Chine considère comme sienne.
Ce virage assumé du Japon s’inscrit dans un mouvement plus large : aux côtés des États-Unis, Tokyo entend défendre la liberté de navigation dans des eaux qu’il considère comme internationales.
Une escalade navale de plus en plus surveillée
Le ministère de la Défense japonais n’a pas officiellement commenté ce nouveau transit, ni les précédents effectués en septembre 2024 et février 2025. Mais les faits parlent d’eux-mêmes : Tokyo multiplie les démonstrations de présence et s’aligne désormais plus fermement sur les positions occidentales en Asie-Pacifique.
La multiplication des tensions entre forces japonaises, chinoises et américaines dans cette zone stratégique fait craindre un incident majeur. Le Japon, qui s’est doté d’un cadre sécuritaire renforcé ces dernières années, semble décidé à ne plus rester en retrait.