Ils se lèvent quand les autres dorment. Ils avancent quand tout le monde recule.
UNE SAINTE-BARBE QUI PARLE D’IDENTITÉ ET DE COURAGE
Il y a des traditions qui traversent les frontières, mais il y en a d’autres qui s’enracinent profondément dans une terre. Et en Nouvelle-Calédonie, la Sainte-Barbe n’est pas une simple date sur un calendrier : c’est un rappel puissant de ce qui fait tenir nos communautés debout. Le 4 décembre, jour consacré à Sainte-Barbe, protectrice des pompiers, des artificiers et des mineurs, résonne ici avec une intensité particulière. Parce qu’ici, les métiers à risques ne sont pas des abstractions : ce sont des métiers vécus, assumés et transmis.
Cette année, plutôt que d’écouter encore une fois une légende importée d’ailleurs, il était temps de regarder chez nous. De mettre à l’honneur celles et ceux qui, chaque jour, prouvent qu’un territoire ne tient que par le courage de ceux qui la servent. Et parmi eux, les femmes du SIVM Sud qui ont choisi en 2024-2025 d’entrer en caserne, de prendre l’uniforme, de monter dans les véhicules d’intervention et d’affronter les gardes de nuit avec une détermination qui force le respect.
Elles s’appellent Noémie Gatha, Djenny Devaud, Lorie Brunet, Melinda Hoveureux, Nephtalie Kataoui, Maureen Rochet, Marie-Bernard Selui, Sarah Solomita ou encore Fiona Wawasse. Elles ne cherchent pas la lumière, mais elles portent déjà une part de ce qui fait la force d’un service : rigueur, calme, sens du collectif. Leur présence rappelle une évidence trop souvent oubliée : le courage n’a pas de genre, il se prouve.
LE SIVM SUD : UNE FORCE QUI SE RENFORCE PAR L’ENGAGEMENT
À une époque où beaucoup parlent de droits mais si peu de devoirs, ces femmes-là rappellent une vérité simple : servir, c’est donner. C’est accepter les nuits froides, les réveils brutaux, les interventions difficiles, les doutes parfois… mais ne jamais renoncer. Leur engagement renforce un service déjà solide et montre que la Nouvelle-Calédonie peut compter sur une jeunesse qui choisit l’effort plutôt que la plainte et l’action plutôt que la victimisation.
Chaque jour, elles transforment le service. Elles enrichissent l’esprit de corps, apportent leur vision, leur expérience, leur détermination. Elles inspirent même sans le dire. Et reconnaissons-le : elles obligent aussi les hommes à se dépasser, à se hisser à hauteur d’exemple. C’est tout sauf un problème : c’est la preuve d’un service vivant, exigeant et fier.
Cette Sainte-Barbe est pour elles, pour celles qui arrivent, pour celles qui montent en compétence, pour celles qui encadrent déjà. C’est un hommage simple, digne et parfaitement mérité. Elles honorent le service. Elles honorent la Nouvelle-Calédonie.
DANS LES MINES AUSSI, UNE TRADITION QUI FAIT PAYS
Sainte-Barbe n’est pas seulement la patronne des pompiers : elle est aussi la protectrice de ceux qui descendent sous terre, affrontent la roche, la poussière, les risques invisibles. En Nouvelle-Calédonie, cette dimension est essentielle, tant l’histoire minière a façonné nos paysages, nos emplois, parfois même nos drames.
Dans les sites de la SLN comme dans les équipes de la Direction des Mines, le 4 décembre est un jour férié. Une respiration, mais surtout un moment de recueillement. On y célèbre la solidarité, la vigilance, la discipline : ces valeurs qui, là aussi, séparent les nations fortes des nations fragiles. Les mineurs savent mieux que quiconque que la sécurité n’est jamais acquise, qu’elle se construit et se protège.
C’est aussi l’occasion de penser à ceux qui ne sont plus là. Aux pompiers de Nouvelle-Calédonie tombés en service, à ceux que les flammes ou les accidents ont pris trop tôt. Aux prénoms que les années n’effacent pas : Myriam, Élodie, Iris, Sylvain, Bertrand, David, Hervé… et tant d’autres. Des frères et sœurs d’armes, des camarades, des amis.
Et cette année, le choc est encore plus vif. L’adjudant Julien Campisi, brutalement disparu en métropole, rejoint cette liste trop longue. La fraternité des pompiers ne connaît ni frontière ni océan. Ses collègues d’ici pensent à lui, à sa famille, à ses proches. Sainte-Barbe veillera sur lui aussi.
UNE LEÇON POUR TOUS : LA FORCE NE SE DÉCRÈTE PAS, ELLE SE PROUVE
La Sainte-Barbe 2024-2025 nous rappelle une vérité que beaucoup ont tendance à oublier : une communauté ne tient pas par les discours, mais par ceux qui agissent. Ceux qui prennent des risques, ceux qui se lèvent quand tout le monde dort, ceux qui avancent quand tout le monde recule. En Nouvelle-Calédonie, pompiers et mineurs partagent cette culture du courage.
Et cette année, les femmes du SIVM Sud ont prouvé par l’exemple que la force d’un territoire se construit par l’engagement, par le travail et par le mérite. Elles ne réclament rien : elles donnent. Elles ne revendiquent pas : elles s’engagent. C’est pour cela qu’elles méritent un hommage appuyé, sincère, assumé.
Bonne Sainte-Barbe à toutes et à tous.
Et que cette journée nous rappelle qu’il n’y a pas de communauté forte sans courage, sans discipline, sans sens du devoir.
Parce que la Nouvelle-Calédonie mérite ce qu’elle a toujours eu : des femmes et des hommes qui se tiennent debout.


















