Deux images s’imposent : celle d’une commune isolée qui se bat contre les aléas, et celle d’un État qui choisit enfin d’assurer pleinement sa mission régalienne.
Ce jeudi à Yaté, la visite des autorités a rappelé une vérité simple : quand la République s’engage, les territoires avancent.
Une commune isolée mais pas oubliée : l’État réarme les services publics
Yaté n’est pas seulement l’une des communes les plus étendues du Sud : c’est un territoire exigeant, où le moindre équipement peut changer la vie de ses 1 588 habitants. La visite du haut-commissaire Jacques Billant et de la commissaire déléguée Catherine Merckx en a apporté une démonstration éclatante. Reçues par le maire et son équipe municipale, les autorités ont inspecté plusieurs chantiers publics essentiels, signe d’une présence républicaine assumée.
À Waho, l’extension de la salle polyvalente a été inaugurée. Plus qu’un bâtiment, c’est un outil stratégique : cette modernisation, inscrite au contrat de développement, ouvre désormais la voie à des permanences régulières des services publics. Il est important de souligner que la Province Sud a très largement cofinancé cet équipement, confirmant son rôle déterminant dans l’aménagement des communes éloignées. Pour une commune éloignée des grands centres administratifs, c’est un renforcement concret de l’État au plus près des familles, des jeunes, des personnes fragiles.
Loin des discours victimaires ou des revendications identitaires qui paralysent parfois le débat local, ces travaux reflètent un choix clair : celui de la proximité républicaine, pragmatique, efficace. L’objectif est simple : rendre les institutions visibles, accessibles et utiles – une ambition trop souvent oubliée ailleurs.
Sécurité civile : un engagement de terrain, pas un slogan
Deuxième étape : le centre d’incendie et de secours. Dans une commune exposée aux intempéries, aux crues soudaines et aux routes coupées, la sécurité n’est pas une option. L’arrivée d’un véhicule de secours routier neuf et de matériel de désincarcération marque un saut capacitaire majeur pour les dix sapeurs-pompiers volontaires de Yaté. Là encore, la Province Sud a joué un rôle déterminant en participant largement au financement du véhicule de secours, aux côtés de l’État.
Le haut-commissaire a d’ailleurs tenu à saluer leur engagement, rappelant la pression que font peser les épisodes climatiques extrêmes sur les déplacements, les interventions et l’accès aux tribus. Dans une période où l’on parle beaucoup de “résilience”, la visite a rappelé que la meilleure résilience reste l’action, l’équipement, la formation et la solidarité.
Et c’est précisément ce que l’État finance.
Pour garantir la circulation entre Touaourou et Unia, quatre kilomètres de route abîmés par les dernières pluies vont être refaits, pour un montant estimé à 100 millions de francs CFP. Une dépense lourde, mais indispensable pour éviter l’enclavement, assurer les déplacements scolaires et sécuriser les évacuations d’urgence.
Là encore, pas de grands discours abstraits : des kilomètres réhabilités, des véhicules livrés, des moyens opérationnels renforcés. Ce sont ces décisions-là qui protègent réellement.
Moderniser les ouvrages d’art : prévenir plutôt que réparer
Dernier volet de la visite : les trois ouvrages d’art situés à Rigule, Wamie et Boede. Régulièrement submergés, ils constituaient un risque constant pour les automobilistes et un frein au développement économique local. Les aménagements récemment réalisés permettent désormais un passage en sécurité, quelles que soient les conditions.
L’État a contribué à hauteur de 90 millions de francs CFP, confirmant une politique d’investissements réguliers. Entre 2017 et 2024, près de 404 millions ont ainsi été injectés à Yaté pour consolider infrastructures, réseaux et équipements publics – une somme qui dément ceux qui dénoncent un prétendu désengagement national.
Ces ouvrages d’art ne sont pas de simples ponts ou radiers : ce sont les artères vitales qui relient familles, entreprises, services et écoles. Quand ils cèdent, c’est toute la vie locale qui s’arrête. Les renforcer, c’est affirmer une vision simple et profondément républicaine : la sécurité n’est pas négociable.
Les visites de chantiers peuvent sembler anodines pour ceux qui regardent le territoire à distance. À Yaté, elles incarnent pourtant une réalité stratégique : l’État est présent, finance, équipe et protège. Pas par idéologie, mais par responsabilité.
Dans un pays régulièrement traversé par des débats identitaires ou des tensions politiques, ces engagements rappellent ce que beaucoup attendent : une action publique ferme, régalienne, tangible. Ni excuses ni renoncements : des résultats.
Avec ces investissements, l’État montre qu’il n’a pas vocation à abandonner les communes rurales ni à céder devant les fatalismes.
Ici, à Yaté, la République n’est pas un concept : c’est une présence concrète, une route réparée, un pont sécurisé, un camion de secours livré.
Et c’est exactement ce que les Calédoniens demandent depuis des années : de l’autorité, de la protection et des actes.

















