À moins d’un mois d’une réunion décisive à l’Élysée, Les Loyalistes haussent le ton. Dans un courrier officiel adressé à Emmanuel Macron, ils posent des lignes rouges claires sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Une mise au point ferme avant la réunion du 16 janvier 2026
Daté de décembre, le courrier des Loyalistes s’adresse directement au Président de la République, avec copies à la ministre des Outre-mer et au haut-commissaire. L’objet est sans ambiguïté : la réunion du 16 janvier 2026 ne saurait être le prétexte à une remise en cause des équilibres actés à Bougival.
Les signataires rappellent le contexte lourd de mai 2025, marqué par des violences, des pressions politiques et une instabilité profonde. Ils dénoncent notamment le projet dit « Deva », porté unilatéralement par Manuel Valls, qui visait explicitement à relancer une dynamique indépendantiste en contradiction avec la décision souveraine des Calédoniens.
Les Loyalistes soulignent avoir dû résister politiquement, parfois seuls, à la fois aux revendications indépendantistes et aux hésitations de l’État. Leur message est limpide : il n’est plus question de replonger la Nouvelle-Calédonie dans une logique référendaire mortifère, déjà rejetée à trois reprises.
Bougival comme choix de responsabilité et de sortie de crise
Le cœur du courrier repose sur une défense assumée de l’Accord de Bougival, présenté comme un choix de responsabilité. Selon les Loyalistes, cet accord marque une rupture nécessaire avec l’opposition binaire qui a fracturé la société calédonienne durant plus d’une décennie.
Ils rappellent avoir accepté de nombreuses concessions, parfois difficiles, dans un objectif clair : permettre l’émergence d’un compromis politique équilibré, acceptable par le plus grand nombre et susceptible de sortir le territoire de la crise profonde qu’il traverse.
La formule est rappelée avec force : « La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de le rester », reprenant une déclaration d’Emmanuel Macron à Nouméa en juillet 2023. Un rappel politique, mais aussi symbolique, destiné à réaffirmer la légitimité démocratique du maintien dans la République.
Pour les Loyalistes, toute tentative de revenir sur ces équilibres reviendrait à nier ce choix, mais aussi à affaiblir la crédibilité de la parole de l’État.
Violence, chantage politique et risque démocratique
Le passage le plus dur du communiqué concerne le chantage à la violence. Les Loyalistes jugent inacceptable que les concessions déjà accordées soient considérées comme de simples étapes vers de nouvelles revendications, sous pression de groupes indépendantistes radicaux.
Ils pointent explicitement les reniements successifs de certains partenaires indépendantistes, estimant qu’ils ne peuvent plus être considérés comme des interlocuteurs fiables tant que la violence demeure un levier politique.
Le courrier alerte également sur les échéances électorales à venir, notamment les élections provinciales. Toute remise en cause du cadre électoral, sans corps électoral élargi ni ouverture démocratique, serait perçue comme un signal d’abandon de la voie républicaine, au profit de logiques de blocage et de confrontation.
La conclusion est nette : les Loyalistes s’opposeront par tous les moyens politiques à toute dérive qui remettrait en cause la souveraineté française, l’ordre démocratique et la stabilité institutionnelle.


















