La Chine ne pêche plus, elle ratisse, elle vide, elle impose sa loi. Et pendant que certains parlent d’écologie, Pékin avance avec des flottes qui ressemblent de plus en plus à un outil de puissance.
Une prédation maritime mondiale organisée par Pékin
Imaginez des sociétés insulaires qui, depuis des siècles, vivaient d’une certitude : la mer nourrirait toujours leurs familles. Aujourd’hui, cette promesse ancestrale s’est effondrée. Dans le Pacifique comme ailleurs, les flottes chinoises ont vidé les océans, laissant derrière elles des économies locales exsangues et des stocks halieutiques au bord de l’effondrement.
Selon Global Fishing Watch, la Chine aligne désormais 57 000 navires de pêche industrielle et représente 44 % de l’activité mondiale visible de pêche entre 2022 et 2024. Aucun autre pays ne s’en approche. Cette domination repose sur une organisation méthodique : navires-usines réfrigérés, transbordement en mer, sous-déclaration des prises et dissimulation de l’origine des captures.
Résultat : plus de 90 pays ont vu leurs eaux exploitées par des flottes chinoises, pour plus de 22 millions d’heures de pêche en seulement trois ans. Une prédation planétaire.
Pêche illégale : violations massives et mépris du droit international
Une partie de cette pêche est légale, notamment aux frontières des zones protégées. Mais une large proportion relève de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN). Les flottes chinoises pénètrent régulièrement les zones économiques exclusives de pays souverains, en violation directe de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Argentine, Chili, Pérou, Équateur, Indonésie, Philippines, mais aussi les États-Unis au large de l’Alaska, figurent parmi les victimes récurrentes. Les méthodes sont connues : changement de nom des navires, coupure volontaire des systèmes de géolocalisation, fuite face aux patrouilles navales.
Le constat est sans appel. L’IUU Fishing Risk Index, qui évalue 152 États côtiers, classe la Chine comme le pire pays au monde en matière de pêche illégale. Un record peu enviable, mais révélateur d’une stratégie assumée.
Une flotte de pêche au service d’une stratégie militarisée
Le danger dépasse largement la question environnementale. Les navires chinois sont équipés du système de navigation BeiDou, permettant de collecter en temps réel des données sur les marines, garde-côtes et flottes étrangères. Autrement dit, la pêche sert aussi de couverture au renseignement maritime.
Plus grave encore, une partie de ces flottes relève directement de la milice maritime chinoise, bras armé hybride de Pékin, intégré à la stratégie de fusion militaro-civile du Parti communiste chinois. Ces navires peuvent intimider, harceler, voire bloquer les pêcheurs légitimes et les forces étrangères, sans franchir officiellement le seuil de la guerre.
Trafic de drogue, traite humaine, coercition maritime : les témoignages s’accumulent. Pour plusieurs responsables occidentaux, la flotte de pêche chinoise est devenue un instrument géopolitique, au même titre que les bases militaires ou les routes de la soie.
Comme l’a résumé un élu américain :
Ils pillent, ils violent les lois, ils détruisent les économies locales.
Une politique de fait accompli, assumée, brutale.


















