La violence surgit parfois là où l’on s’y attend le moins.
En plein centre-ville, sous les yeux de passants et de familles, l’ordre public a brutalement été rétabli par la force.
Une intervention policière sous haute tension en plein cœur d’Ajaccio
Les faits se sont déroulés ce samedi 20 décembre, peu avant midi, sur le cours Napoléon, artère très fréquentée d’Ajaccio. Selon le parquet, tout commence lorsqu’un homme de 26 ans est refoulé d’un bar après s’être montré agressif, verbalement et physiquement, envers le personnel et une cliente. Armé d’un couteau, il tente de porter des coups avant d’être mis en fuite par le gérant, qui alerte immédiatement les forces de l’ordre en composant le 17.
L’individu poursuit alors son errance dans une rue bondée de passants, à une heure où familles, touristes et commerçants se croisent. Rapidement localisé, il refuse d’obtempérer aux injonctions policières. Pire : il jette sa trottinette en direction des agents, sans toutefois les atteindre. Face à ce comportement jugé menaçant et incontrôlable, la police fait usage d’un pistolet à impulsion électrique. Sans effet.
Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent la scène : l’homme avance rapidement, couteau à la main, tandis que plusieurs policiers le tiennent en joue. On entend distinctement les sommations et les appels à l’utilisation du taser. Quelques secondes plus tard, un agent ouvre le feu à plusieurs reprises. L’homme s’effondre. Il décède sur place malgré l’intervention des secours.
Un profil déjà connu de la justice, une menace caractérisée
Selon les informations confirmées par le parquet et plusieurs sources judiciaires, l’homme était de nationalité belge, né au Sénégal, et titulaire d’un visa étudiant. Âgé de 26 ans, il était sans domicile fixe au moment des faits et aurait récemment rejoint la Corse.
Ce n’était pas un inconnu pour la justice. En janvier dernier, il avait déjà été mis en cause pour des faits de menaces à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Lors de cette précédente affaire, il portait également un couteau et avait opposé une résistance lors de son interpellation. Son état de santé mentale avait alors été jugé incompatible avec une garde à vue, un médecin ayant préconisé une hospitalisation d’office.
À Ajaccio, le maire a confirmé que l’individu venait du quartier Sainte-Lucie, un secteur où des réunions publiques avaient été organisées pour alerter sur les problématiques d’errance et de personnes présentant des troubles susceptibles de constituer un risque pour la population. Une autopsie devra déterminer si l’homme était sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants au moment de l’intervention policière.
Les premiers éléments de l’enquête décrivent un individu au comportement extrêmement vindicatif et imprévisible, avançant, couteau brandi, vers les forces de l’ordre, mettant directement en danger policiers et civils.
Enquêtes judiciaires et soutien politique aux forces de l’ordre
Conformément à la procédure, le parquet d’Ajaccio a ouvert deux enquêtes distinctes. La première vise le policier ayant fait usage de son arme, pour homicide volontaire aggravé, qualification juridique classique dans ce type de dossier afin de permettre un examen impartial des faits. La seconde concerne l’individu décédé, pour violences volontaires aggravées.
Contrairement à certaines informations initiales, l’IGPN n’est pas saisie à ce stade. La police scientifique est intervenue sur place et une autopsie est programmée afin d’établir précisément les circonstances du décès.
Le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, a été clair : la piste terroriste est écartée, l’homme n’ayant proféré aucune revendication idéologique ou religieuse. Une précision essentielle, à l’heure où certains cherchent trop souvent à instrumentaliser ce type de drame.
Sur place, la scène a profondément choqué les témoins. Plusieurs ont évoqué la présence d’enfants et de personnes âgées au moment des faits, soulignant la gravité immédiate de la menace. Pour beaucoup, l’intervention rapide de la police a permis d’éviter un drame encore plus lourd.
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a salué sur les réseaux sociaux la réactivité des policiers d’Ajaccio, rappelant les consignes données aux préfets pour renforcer les patrouilles de voie publique. Un message clair de soutien aux forces de l’ordre, confrontées quotidiennement à une violence de plus en plus décomplexée.


















