COMMUNAUTARISME. Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les liens entre partis politiques et organisations islamistes a demasqué les Insoumis.

Éclipsée par la commission d’enquête sur l’audiovisuel public, celle consacrée aux liens entre partis politiques et réseaux islamistes a finalement signé un retour retentissant. Son rapport, remis en milieu de semaine, pointe sans équivoque un mouvement politique en particulier : La France insoumise. Issu de 29 auditions menées en quatre mois, son constat est implacable : des convergences idéologiques et des proximités entre certains élus Insoumis et des islamistes sont avérées. À l’appui de ces affirmations, le rapporteur UDR, Matthieu Bloch, fournit des exemples à foison.
Le nom d’Aly Diouara revient à plusieurs reprises. Le député de Seine-Saint-Denis est mis en cause pour avoir apporté son soutien à Mohamed Hassan Ould Dedew, prédicateur frériste proche du Hamas, ainsi que pour avoir affiché ses liens avec Hadama Traoré, défenseur zélé du terroriste Mickaël Harpon, auteur de l’attentat à la préfecture de police de Paris en 2019. Autre nom controversé : celui de Mohamed Awad. Cet ancien collaborateur de Paul Vannier et tête de liste LFI aux élections municipales à La Courneuve, est mentionné pour avoir présidé la section locale des Jeunes musulmans de France (JMF), la branche jeunesse des Frères musulmans dans l’Hexagone.
Le « parti coucou »
Le rapport note aussi que des invitations sulfureuses se sont multipliées à l’Assemblée nationale comme au Parlement européen émanant des troupes de Jean-Luc Mélenchon. Deux jours après le 7 octobre 2023, une militante du Front populaire de libération de la Palestine – organisation classée terroriste par l’UE – a été conviée au Palais-Bourbon par Erisilia Soudais. L’égérie de la cause palestinienne, Rima Hassan, a, elle, invité le Femyso et Lallab à Strasbourg, des associations accusées d’être proches des Frères musulmans.
En réalité, ce rapport acte l’existence de liens entre La France insoumise et des acteurs islamistes
Pour illustrer la stratégie communautariste des Insoumis, un ancien cadre du parti, Cédric Brun, assure qu’on lui avait explicitement demandé d’aller chercher les voix dans les quartiers, même si cela impliquait de s’allier avec des islamistes. Des témoignages et des preuves qui ne surprennent pas l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. « C’est la confirmation de la logique du “parti coucou”. À l’image de l’oiseau qui confie l’incubation de ses œufs à une autre espèce, l’islamisme n’a nul besoin de fonder sa propre formation et prospère en s’installant au sein du parti existant », illustre la spécialiste des Frères musulmans. « Ça vient confirmer de manière officielle ce qu’on savait déjà : des liens, du soutien et de la complaisance envers l’islamisme. LFI doit maintenant assumer cette logique d’entrisme », abonde la députée EPR Caroline Yadan, vice-présidente de la commission d’enquête.
Un rapport pour preuve
Pourtant, les Insoumis persistent dans le déni, affirmant qu’aucun lien structurel ou financier n’est établi par les services de renseignement entre des mouvements islamistes et leur parti. Un argument brandi comme un écran de fumée, alors que la surveillance des partis politiques se situe hors du périmètre d’enquête du renseignement territorial. En réalité, ce rapport acte l’existence de liens entre La France insoumise et des acteurs islamistes. Désormais consignées dans un document officiel, scellées dans les archives du Palais-Bourbon, ces preuves s’inscrivent durablement dans le marbre institutionnel, comme une empreinte appelée à demeurer, quelles que soient les protestations des principaux concernés.
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