Chaque 22 décembre, la Journée internationale de la biomasse rappelle une évidence : nous possédons une énergie renouvelable abondante, propre et locale… et pourtant largement négligée.
Dans un monde obsédé par l’éolien et le solaire, la biomasse reste la grande oubliée, alors qu’elle pourrait fournir une part majeure des besoins énergétiques de nombreux pays.
Pourquoi ?
Parce que l’idéologie écologique privilégie la symbolique à l’efficacité, laissant de côté une énergie fiable, pilotable et enracinée dans les territoires.
Une énergie renouvelable que le monde ignore par confort idéologique
La biomasse, c’est :
- le bois énergie,
- les déchets agricoles,
- les résidus forestiers,
- les biodéchets,
- les biogaz issus des stations d’épuration,
- la valorisation des déchets verts.
En d’autres termes, une source énergétique décentralisée, circulaire et locale.
Pourtant, la plupart des gouvernements occidentaux la laissent de côté, préférant des solutions importées, chères et intermittentes.
Résultat :
- dépendance accrue au gaz et au pétrole étrangers,
- factures énergétiques explosives,
- fragilisation des industries locales.
Cette incohérence énergétique est un luxe que les pays ne peuvent plus se permettre.
Climat, souveraineté, sécurité : les trois atouts ignorés de la biomasse
Contrairement aux énergies intermittentes, la biomasse :
- produit de l’électricité 24h/24,
- valorise les déchets,
- réduit la pression sur les décharges,
- limite les feux de forêt par entretien régulier des massifs,
- crée des emplois non délocalisables.
Dans une période de tension géopolitique et de flambée des prix, la biomasse pourrait constituer un bouclier énergétique.
Mais faute de vision, les pays préfèrent investir dans le spectaculaire plutôt que dans le pragmatique.
La Nouvelle-Calédonie, un potentiel énergétique sous-exploité
En Nouvelle-Calédonie, la biomasse pourrait jouer un rôle majeur dans la transition énergétique, notamment pour réduire la dépendance au fioul et stabiliser les réseaux électriques.
Le territoire possède :
- une forêt abondante mais mal entretenue,
- des déchets verts massifs produits chaque année,
- un secteur agricole en quête de valorisation,
- un besoin urgent d’énergie pilotable pour soutenir l’industrie (nickel, métallurgie).
Pourtant, la biomasse reste marginale dans les politiques publiques locales.
Les raisons sont connues :
- manque de stratégie claire,
- dépendance historique aux énergies fossiles,
- blocages politico-administratifs,
- absence d’investissements structurants.
La Calédonie ne manque pas de ressources.
Elle manque de décision, de cohérence, et surtout de courage politique pour moderniser son modèle énergétique.
Dans un territoire insulaire où chaque kilowatt compte, ne pas valoriser la biomasse revient à se priver volontairement d’une souveraineté énergétique vitale.
La Journée internationale de la biomasse ne devrait pas être une célébration mineure.
C’est un rappel cinglant : nous avons sous la main une énergie efficace, écologique et souveraine… mais nous persistons à l’ignorer.
L’avenir énergétique ne sera pas idéologique : il sera pragmatique, ou il sera coûteux.
La question n’est donc pas « peut-on utiliser la biomasse ? »
La question est :
qu’attend-on pour activer enfin une énergie qui coche toutes les cases que nos politiques prétendent défendre ?
















