La magie de Noël ne suspend pas totalement les institutions, mais elle en réduit clairement le rythme.
À Nouméa, les 54 conseillers du Congrès de la Nouvelle-Calédonie voient leur semaine parlementaire amputée, dans un contexte budgétaire pourtant tendu.
Après avis du bureau rendu le 12 décembre 2025, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie est convoqué en séance publique le lundi 22 décembre à 14 heures, puis le mardi 23 décembre à 8 h 30. Deux séances condensées, mais lourdes d’enjeux financiers, sociaux et sécuritaires, à la veille de l’exercice 2026.
Une séance budgétaire sous contraintes avant le budget 2026
Le lundi 22 décembre, les élus examineront un projet de délibération relatif aux dispositions financières provisoires, dans l’attente du vote du budget primitif 2026.
Un passage obligé, révélateur des fragilités structurelles des finances publiques calédoniennes.
Le texte autorise le président du gouvernement à percevoir l’ensemble des impôts, droits et taxes existants pour l’exercice 2026. Une mesure classique, mais indispensable pour éviter toute rupture de trésorerie.
Jusqu’à l’adoption du budget primitif, l’exécutif pourra également engager et mandater les subventions d’équilibre, dans la limite d’un douzième mensuel du budget 2025. Une gestion au strict minimum, qui illustre l’absence de marges de manœuvre réelles.
Les dépenses d’investissement ne sont pas oubliées, mais plafonnées au quart des crédits 2025, hors remboursement de la dette. Là encore, prudence maximale et pilotage à vue.
Enfin, le texte prévoit le reversement partiel de la taxe générale sur la consommation (TGC) à deux opérateurs clés :
– jusqu’à 16 milliards de francs CFP pour l’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie,
– jusqu’à 300 millions de francs CFP pour l’Agence pour la desserte aérienne de la Nouvelle-Calédonie.
Des montants lourds, qui rappellent le poids croissant de la dépense sociale et des continuités territoriales dans un budget sous tension.
Orientations budgétaires 2026 : le débat avant la vérité des chiffres
Toujours le lundi 22 décembre, place au débat d’orientations budgétaires pour 2026.
Un exercice politique incontournable, souvent plus discursif que décisionnel, mais révélateur des lignes de fracture.
Sans vote à ce stade, les élus seront amenés à débattre des grandes priorités financières de l’année à venir. Un moment clé pour mesurer la cohérence ou l’absence de cohérence entre discours publics et réalités comptables.
Dans un contexte de redressement économique fragile, chaque orientation engage la crédibilité de la majorité comme de l’opposition. Derrière les mots, ce sont les futurs arbitrages fiscaux et sociaux qui se dessinent.
Logement, retraites et sécurité : un ordre du jour très politique
Après un lundi placé sous la rigueur budgétaire, place à une autre séance publique le mardi 23 décembre. Trois textes à forte portée sociale et sécuritaire sont inscrits à l’ordre du jour.
D’abord, un projet de loi du pays modifiant l’aide au logement, dispositif central pour de nombreux ménages. Un sujet sensible, où la maîtrise de la dépense publique se heurte à la pression sociale.
Ensuite, un projet de délibération sur la minoration des pensions de retraite. Un dossier explosif, dans un territoire où l’équilibre des régimes sociaux est déjà fragile. Les choix opérés engageront durablement les générations futures.
Enfin, un projet de résolution sollicitant l’homologation de la peine d’emprisonnement prévue par le code de la route. Un signal clair en faveur du durcissement pénal, face à l’insécurité routière persistante. Un choix assumé, loin de toute culture de l’excuse.
À quelques jours de Noël, le message est limpide : la Calédonie ne peut plus se permettre l’improvisation.
Entre finances sous contrainte, réformes sociales sensibles et exigence d’autorité, cette semaine parlementaire écourtée concentre l’essentiel des tensions politiques actuelles.

















