La France muscle sa puissance militaire et assume ses choix stratégiques. Face aux tensions internationales, Paris confirme qu’elle restera une grande puissance maritime.
Un choix stratégique assumé pour la souveraineté française
En déplacement auprès des forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis, Emmanuel Macron a confirmé une décision majeure pour la défense nationale : la France se dotera bien d’un porte-avions de nouvelle génération. Ce bâtiment remplacera, à l’horizon de la fin des années 2030, l’actuel Charles de Gaulle, pilier de la dissuasion et de la projection de puissance française.
Le chef de l’État s’appuie sur les deux dernières lois de programmation militaire, estimant que l’ensemble des conditions techniques, industrielles et financières sont désormais réunies. « La décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine », a-t-il affirmé, soulignant une volonté politique claire : assumer l’indépendance stratégique française dans un contexte mondial instable.
Ce futur porte-avions incarnera, selon le président, la puissance de la nation, autant sur le plan militaire qu’industriel et technologique.
Un programme industriel massif au cœur de l’économie française
Au-delà de l’enjeu militaire, le projet est présenté comme un levier économique majeur. Emmanuel Macron a annoncé sa visite prochaine aux Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, site clé de la construction navale française.
La maîtrise d’œuvre du programme sera assurée par Naval Group, en lien avec les Chantiers de l’Atlantique. Les chaufferies nucléaires K22, cœur énergétique du bâtiment, seront développées par TechnicAtome, spécialiste reconnu de la propulsion navale nucléaire.
Le projet irrigera l’ensemble du tissu industriel : près de 800 fournisseurs, dont 80 % de PME, seront mobilisés. Le projet de loi de finances 2025 prévoit 10,2 milliards d’euros d’autorisations d’engagement, étalées sur plusieurs années. Un investissement lourd, mais assumé, pour préserver des compétences stratégiques et maintenir la France dans le cercle restreint des nations capables de concevoir un porte-avions nucléaire.
Un géant des mers aux capacités militaires renforcées
Baptisé PA-NG (porte-avions nouvelle génération), le futur bâtiment sera nettement plus imposant que son prédécesseur. Là où le Charles de Gaulle affiche 260 mètres de long pour 64 mètres de large, le nouveau porte-avions atteindra 310 mètres de long et 85 mètres de large, confirmant un saut capacitaire majeur.
Il accueillera les Rafale Marine au futur standard F5, mais aussi le SCAF, ainsi que des drones embarqués, signe de l’évolution des doctrines de combat naval.
Innovation clé : l’intégration des catapultes électromagnétiques EMALS, en remplacement des catapultes à vapeur. Plus compactes et plus précises, elles permettront de lancer une plus grande variété d’aéronefs, tout en renforçant l’efficacité opérationnelle du groupe aéronaval français.

















