L’Assemblée nationale, puis le Sénat, ont adopté à l’unanimité une loi spéciale permettant d’assurer le financement provisoire de l’État, dans l’attente de l’examen du budget 2026 en janvier.

Fin du premier chapitre. Le projet de loi, déposé par le gouvernement après l’échec de la commission mixte paritaire députés-sénateurs sur le projet de budget 2026, a finalement été adopté ce mardi à l’unanimité à l’Assemblée nationale puis au Sénat. Cette loi spéciale permettra de continuer à financer provisoirement l’État, avant la reprise en janvier des débats pour l’adoption du budget 2026, Sébastien Lecornu se disant « persuadé » de pouvoir parvenir à un accord.
Ce texte reconduit provisoirement le budget de 2025. Il permet notamment de lever l’impôt et de payer les fonctionnaires, mais exclut toute dépense nouvelle. Une solution transitoire devenue presque familière : déjà l’an dernier, après la chute du gouvernement de Michel Barnier, l’exécutif avait dû recourir à une loi spéciale, les budgets ayant finalement été adoptés en février.
Vers un 49.3 ?
Depuis le perron de Matignon, Sébastien Lecornu a tenté de donner un cap. « Prendre le temps de bâtir un bon budget n’est pas une faiblesse », a assuré le Premier ministre, misant sur un accord en janvier. Objectif affiché : ramener le déficit public à moins de 5 % du PIB en 2026. Une ambition qui suppose, selon lui, de mettre de côté les « calculs politiques » et d’assumer collectivement les responsabilités. Afin d’y parvenir, le chef du gouvernement a identifié cinq axes prioritaires de discussion : l’agriculture, les collectivités locales, le logement, les outre-mer et l’« avenir et la jeunesse ».
Une gageure alors que les désaccords entre députés et sénateurs, farouchement opposés à toute hausse de prélèvements, ont fait échouer la commission mixte paritaire. « Un léger décalage horaire », a ironisé Sébastien Lecornu devant l’Assemblée, pour qualifier l’écart entre les deux chambres. Selon le calendrier envisagé, une nouvelle lecture du texte pourrait intervenir en commission dès le 8 ou 9 janvier, avant un débat dans l’hémicycle à partir du 13. Le recours à l’article 49.3, exclu jusqu’ici par Sébastien Lecornu, est désormais dans toutes les têtes et de plus en plus ouvertement réclamé par une partie de la droite et du bloc central. Faute d’accord en janvier, la pression sur Matignon pourrait devenir difficilement tenable…
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