La fin de l’année 2025 est marquée par une montée simultanée des risques sanitaires dans le Pacifique et au-delà. Dengue, influenza, rougeole et coqueluche dessinent une carte d’alerte préoccupante, confirmant une pression accrue sur les systèmes de santé insulaires.
Dengue : une circulation active confirmée dans le Pacifique
La dengue reste l’un des principaux motifs de vigilance sanitaire dans le Pacifique Sud. Aux Îles Cook, une flambée épidémique a été officiellement déclarée dès le mois de mai 2025 sur l’île de Rarotonga.
À la fin décembre 2025, 327 cas ont été recensés, dont 289 guérisons et 38 cas encore actifs, principalement chez les 10-19 ans.
Les analyses virologiques confirment une co-circulation de deux sérotypes, DENV-1 majoritaire et DENV-2, renforçant le niveau de vigilance. Aucune forme grave ni décès n’a toutefois été signalé à ce stade. Les autorités sanitaires locales ont intensifié les opérations de nettoyage massif, démoustication et sensibilisation de la population, avec maintien d’une alerte bleue.
Influenza : plusieurs territoires du Pacifique en alerte rouge
La grippe saisonnière connaît une recrudescence notable dans plusieurs territoires insulaires.
En Polynésie française, 115 cas de grippe A ont été confirmés sur une seule semaine de décembre, soit une hausse de 50 % par rapport à la période précédente. Près de 40 % des patients ont nécessité une hospitalisation, dont quatre admissions en réanimation, avec une prédominance du sous-type A(H3N2). Une alerte rouge reste active.
Aux États fédérés de Micronésie, l’île de Yap fait face à une flambée d’affections respiratoires aiguës, particulièrement dans les îles périphériques. Depuis novembre, 569 cas ont été recensés, touchant principalement les enfants de moins de 5 ans. Des confirmations biologiques de grippe A et de virus respiratoire syncytial (VRS) ont été enregistrées.
À Wallis-et-Futuna, une épidémie de grippe A a également été déclarée mi-décembre, entraînant le renforcement des protocoles sanitaires dans les établissements de santé, avec port du masque, circuits séparés et isolement des cas positifs.
Rougeole et coqueluche : une pression sanitaire internationale croissante
La rougeole demeure une menace majeure en Nouvelle-Zélande, avec 32 cas confirmés depuis octobre, dont plusieurs liés à des voyages internationaux. Malgré un dispositif renforcé de traçage, vaccination et coopération régionale, le risque de diffusion vers le Pacifique reste jugé très élevé. Une alerte rouge est désormais en vigueur.
La coqueluche poursuit également sa progression en Nouvelle-Zélande, avec 2 566 cas déclarés en 2025 et plus de 3 600 notifications depuis le début de l’épidémie nationale à l’automne 2024. Les nourrissons restent la population la plus vulnérable, avec un taux d’hospitalisation supérieur à 50 % chez les moins d’un an.
Hors Pacifique, la situation internationale confirme une recrudescence mondiale de la rougeole. Le Canada enregistre plus de 5 300 cas, tandis que les États-Unis dépassent les 1 950 cas, majoritairement chez des personnes non vaccinées, avec plusieurs décès recensés.
La carte sanitaire publiée (Disease alerts in the Pacific region) par la Pacific Community confirme une fin d’année 2025 sous haute tension épidémique dans le Pacifique et au-delà. Dengue, influenza, rougeole et coqueluche rappellent la fragilité des équilibres sanitaires insulaires, dans un contexte de mobilité internationale accrue et de pression sur les systèmes de santé.


















