La Chine aurait chargé plus de 100 missiles nucléaires DF-31 dans de nouveaux silos, selon un rapport du Pentagone, bouleversant l’équilibre stratégique mondial.
Plus de 100 missiles DF-31 déployés près de la frontière mongole
Selon un projet de rapport du Pentagone, la Chine aurait chargé plus de 100 missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) DF-31 dans trois nouveaux groupes de silos de lancement fixes, situés à proximité de la frontière avec la Mongolie.
Jusqu’ici, les États-Unis avaient identifié la construction rapide de vastes champs de silos, sans confirmation officielle du chargement effectif de missiles. Ce nouveau signal marque donc une étape stratégique majeure : Pékin serait passé de la simple infrastructure au déploiement opérationnel.
Les missiles mentionnés seraient des DF-31 à propergol solide, un système mobile et intercontinental capable de frapper à très longue distance. Leur installation dans des silos fixes renforce la capacité de frappe de second coup, pilier central de toute dissuasion nucléaire crédible.
De la construction des silos au déploiement opérationnel
Les premières analyses américaines, fondées sur des images satellites, décrivaient surtout des travaux de terrassement et de construction dans des zones désertiques du nord de la Chine.
Le projet de rapport du Pentagone change la donne en indiquant explicitement que ces silos ne seraient plus vides.
Cette transition du bâti vers l’armement effectif suggère un niveau de préparation stratégique nettement plus avancé. En revanche, le document reste prudent :
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il ne précise pas le nombre exact de silos par site,
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ni le rapport précis missiles/silos,
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ni les procédures opérationnelles associées à ces installations.
Ces zones d’ombre montrent que les évaluations occidentales restent évolutives et dépendantes de futures confirmations.
Un déploiement qui complique le contrôle des armements nucléaires
Ces révélations interviennent alors que le président américain Donald Trump pousse pour un nouvel accord nucléaire trilatéral associant les États-Unis, la Russie et la Chine.
L’objectif affiché est d’élargir le cadre du Nouveau traité START, signé en 2010 entre Washington et Moscou, qui limite chaque camp à 1 550 ogives nucléaires déployées.
Or, ce traité arrive à échéance sans possibilité de prolongation automatique. En l’absence d’un nouvel accord, les deux principales puissances nucléaires mondiales se retrouveraient sans cadre contraignant, tandis que la Chine, non signataire, poursuit la modernisation rapide de son arsenal.
Pékin rejette les accusations et invoque la dissuasion minimale
Face aux critiques américaines, la Chine maintient que ses forces nucléaires sont strictement défensives. Pékin affirme conserver un arsenal au niveau minimal nécessaire à sa sécurité nationale et rappelle sa doctrine officielle de « non-recours en premier ».
Ces positions opposées illustrent un choc de perceptions stratégiques :
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Washington voit dans ce déploiement massif un refus clair de s’inscrire dans le contrôle des armements,
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Pékin y voit une adaptation nécessaire à un environnement international jugé plus hostile.
Vers un risque accru de déséquilibre stratégique mondial
Le rapport évoque également la possibilité d’une reprise des essais nucléaires américains, dans un contexte où aucun cadre global ne viendrait succéder au New START.
Dans ce scénario, États-Unis, Russie et Chine pourraient entrer dans une phase de rivalité nucléaire plus instable, marquée par la modernisation accélérée des arsenaux et une méfiance croissante.
Le chargement de plus de 100 missiles DF-31 dans des silos fixes dépasse donc le simple fait technique. Il pèse directement sur les calculs stratégiques mondiaux et pourrait conditionner la réussite ou l’échec de tout futur accord de contrôle des armements.
Le passage de la Chine de la construction de silos au déploiement effectif de missiles balistiques intercontinentaux confirme une montée en puissance rapide de sa dissuasion nucléaire. Dans un contexte d’incertitude diplomatique et de fragilisation des traités existants, cette évolution constitue un facteur clé de la stabilité ou de l’instabilité stratégique mondiale pour les années à venir.
















