Les fêtes viennent à peine de se terminer que déjà surgissent les premières déceptions.
Jouets défectueux, cadeaux en double, colis jamais livrés : après Noël, les consommateurs calédoniens doivent connaître leurs droits pour ne pas se faire balader.
Quand le Père Noël se trompe, la loi protège le consommateur
Chaque année, le scénario est le même. Dès les premiers jours suivant Noël, les litiges explosent : jouets qui ne fonctionnent pas, appareils électroniques déjà en panne, vêtements mal taillés ou cadeaux reçus en double. Contrairement à une idée reçue, le consommateur n’est pas démuni, y compris en Nouvelle-Calédonie.
La direction des entreprises, de la consommation, de l’attractivité et des télécommunications de la Nouvelle-Calédonie (DECAT) le rappelle clairement : le professionnel a des obligations légales. Il ne s’agit ni de charité commerciale ni de bonne volonté, mais bien de droit.
Tout produit vendu bénéficie automatiquement d’une garantie légale de conformité. Cela signifie une chose simple : le produit doit fonctionner normalement et correspondre à ce qui a été promis. Un jouet qui ne s’allume pas, un appareil incomplet ou un article abîmé dès l’ouverture de la boîte ouvre droit à réclamation.
Dans ce cas précis, le vendeur est tenu de proposer la réparation ou le remplacement, et, dans certains cas, le remboursement. Le consommateur peut agir jusqu’à deux ans après l’achat, sans avoir à prouver une faute particulière.
Il existe aussi des garanties commerciales, souvent mises en avant par les enseignes avec des slogans du type « satisfait ou remboursé ». Celles-ci ne sont pas obligatoires mais, lorsqu’elles sont proposées, le commerçant doit les respecter strictement.
Achats en ligne, livraisons ratées et droit de rétractation
Les achats sur internet concentrent une grande partie des litiges post-fêtes : colis en retard, jamais livrés ou annoncés comme expédiés sans jamais arriver. Là encore, la loi est claire : le vendeur est responsable jusqu’à la livraison effective.
Il ne peut pas se retrancher derrière le transporteur ou La Poste. Même si le colis est perdu, c’est au professionnel d’assumer, soit en renvoyant le produit, soit en remboursant le client. Charge à lui, ensuite, de se retourner contre le transporteur.
Pour les achats en ligne, le consommateur bénéficie aussi du droit de rétractation de 14 jours. Ce droit permet de renvoyer le produit sans justification et d’obtenir un remboursement. C’est un pilier de la protection du consommateur, souvent ignoré ou mal compris.
Certaines grandes enseignes prolongent volontairement ce délai après Noël, parfois jusqu’à la fin janvier. Une pratique commerciale, certes, mais qui reste à l’appréciation du vendeur.
En magasin, la règle est différente. Il n’existe aucun droit automatique à l’échange ou au remboursement en cas d’erreur de choix, de taille ou de modèle. Tout dépend de la politique commerciale affichée. Certains proposent un échange, d’autres un avoir, rarement un remboursement. D’où l’importance de lire les conditions inscrites sur le ticket de caisse.
Exceptions, pièges courants et réflexes indispensables
Tous les produits ne bénéficient pas du droit de rétractation. Les biens nettement personnalisés, comme les albums photo, calendriers ou objets imprimés à partir de photos personnelles, en sont exclus. Impossible de changer d’avis simplement parce que le cadeau ne plaît plus.
En revanche, si le produit personnalisé est défectueux, incomplet ou mal fabriqué, la garantie légale s’applique pleinement. Un album photo avec des pages manquantes ou une impression ratée peut parfaitement faire l’objet d’une réclamation.
D’autres exceptions existent : produits périssables, billets de concert ou prestations à date fixe. Là encore, la loi privilégie le bon sens et la sécurité juridique, pas le caprice du consommateur.
Autre point trop souvent négligé : les services clients. Les professionnels ont l’obligation de proposer un numéro non surtaxé pour les réclamations. Certains sites jouent la confusion en mettant en avant un numéro payant, alors qu’un numéro gratuit existe ailleurs. Vigilance absolue.
Enfin, un principe simple résume tout : sans preuve d’achat, pas de recours efficace. Ticket de caisse, facture, bon de livraison doivent être conservés bien au-delà des fêtes. Même une panne survenant un an plus tard peut donner lieu à une prise en charge, à condition de pouvoir prouver l’achat.
En période post-Noël, il ne s’agit ni de pleurnicher ni de mendier un geste commercial. Faire valoir ses droits, c’est faire respecter la loi. Dans une économie saine, le consommateur informé est un acteur responsable, pas une victime.

















