Un micro-État stratégique du Pacifique s’engage dans la politique migratoire américaine. En échange d’un soutien financier massif, Palau accepte d’accueillir des ressortissants non américains expulsés des États-Unis.
Palau accepte jusqu’à 75 migrants en provenance des États-Unis
L’archipel du Pacifique Palau a conclu un accord avec les États-Unis prévoyant l’accueil de jusqu’à 75 migrants non américains expulsés du territoire américain. Cet engagement s’inscrit dans un mémorandum d’entente assorti d’une contrepartie financière de 7,5 millions de dollars, destinée au financement des services publics et des infrastructures locales.
Selon les autorités paluanes, les personnes concernées n’ont commis aucun crime et seront autorisées à vivre et travailler sur l’archipel, dont la population avoisine les 20 000 habitants, faisant de Palau l’un des États les moins peuplés au monde.
L’acceptation des migrants se fera au cas par cas, a précisé le gouvernement local, afin de conserver un contrôle strict sur les profils accueillis.
Une décision prise au plus haut niveau politique
L’annonce de l’accord fait suite à un échange entre le président paluan Surangel Whipps et le vice-secrétaire d’État américain Christopher Landau. Washington a salué un partenariat renforcé, évoquant une coopération visant à sécuriser la région indo-pacifique.
Depuis son retour au pouvoir, le président américain Donald Trump a intensifié les expulsions et durci la politique migratoire, cherchant des solutions externes pour relocaliser certains migrants en situation irrégulière.
Dans un communiqué, le U.S. State Department a estimé que cet accord contribuait à la stabilité régionale tout en répondant à des besoins économiques concrets.
Un partenariat stratégique au cœur de l’Indo-Pacifique
Au-delà de la question migratoire, Washington a confirmé plusieurs engagements financiers supplémentaires :
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Construction d’un nouvel hôpital à Palau
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Renforcement des capacités de gestion des catastrophes naturelles
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6 millions de dollars pour sauver le régime de retraite de la fonction publique
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2 millions de dollars pour des programmes de sécurité et de maintien de l’ordre
Situé à environ 800 kilomètres à l’est des Philippines, Palau occupe une position stratégique. Le pays a autorisé ces dernières années l’extension de la présence militaire américaine, notamment avec l’installation d’un radar longue portée, alors que la Chine accroît ses activités militaires autour de Taïwan.
Indépendant depuis 1994, Palau reste lié aux États-Unis par un Compact of Free Association, accord par lequel Washington assure la défense nationale de l’archipel en échange d’un accès militaire et d’un soutien budgétaire conséquent.

















