La fête est un droit, le désordre ne l’est pas.
À la veille de la Saint-Sylvestre, l’État assume une ligne claire : laisser les Calédoniens célébrer, tout en garantissant l’ordre public et la sécurité collective.
Un réveillon sous vigilance républicaine assumée
En ce 31 décembre 2025, la Nouvelle-Calédonie s’apprête à basculer vers 2026 dans un climat festif attendu par une large majorité de la population.
Mais l’expérience des années passées l’a démontré : le Nouvel An est aussi une période de risques élevés, notamment en matière d’alcoolisation massive, d’insécurité routière et de troubles à l’ordre public.
Face à ces réalités, l’État a fait un choix clair : présence, fermeté et prévention, sans tomber dans la restriction généralisée ni le laxisme.
Le haut-commissaire de la République, Jacques Billant, l’assume : la liberté de faire la fête n’exonère personne du respect de la loi.
La période de fin d’année constitue donc un temps de mobilisation renforcée des forces de sécurité, avec des mesures temporaires, ciblées et proportionnées.
Objectif affiché : prévenir plutôt que subir, dissuader plutôt que réprimer dans l’urgence.
Alcool, voie publique et rassemblements : des règles claires, sans ambiguïté
Premier axe de vigilance : l’alcool, à la fois enjeu de santé publique et facteur majeur de violences.
En Nouvelle-Calédonie, les chiffres sont connus et documentés : les dérives liées à la consommation excessive sont trop nombreuses pour être ignorées.
C’est dans ce contexte qu’a été décidée une limitation temporaire de la vente d’alcool à emporter, en vigueur depuis le week-end précédent et jusqu’au 1er janvier inclus.
Il ne s’agit ni d’une interdiction ni d’une punition collective, mais d’un encadrement préventif assumé, afin d’éviter les situations de suréquipement alcoolique.
Autre rappel essentiel : la consommation d’alcool sur la voie publique est interdite.
Instruction a été donnée aux forces de sécurité d’y veiller scrupuleusement et fermement, sans tolérance déguisée.
Même logique pour les rassemblements. Les défilés et manifestations déclarés, préparés en amont avec les services de sécurité, peuvent être autorisés et encadrés.
À l’inverse, les rassemblements sauvages, convois non déclarés, véhicules sono ou pratiques dangereuses comme le drift sont condamnés sans détour.
Ces événements hors cadre légal représentent un danger direct pour les participants comme pour les autres usagers.
Ils ne seront ni tolérés ni négociés, et leurs organisateurs devront assumer leurs responsabilités, y compris judiciaires.
800 forces mobilisées, contrôles routiers renforcés et zéro complaisance
Pour cette seule nuit du 31 décembre au 1er janvier, 800 policiers et gendarmes sont mobilisés sur Nouméa et le Grand Nouméa.
Mais l’effort ne se limite pas à la capitale : l’ensemble du territoire, Grande Terre comme îles, est couvert par le dispositif.
La stratégie repose sur un équilibre assumé :
– robustesse, avec un engagement massif et visible des forces de sécurité ;
– souplesse, avec un dispositif évolutif tout au long de la nuit.
Les points sensibles font l’objet d’une attention particulière : bars, restaurants, établissements de nuit, centre-ville, plages, quartiers résidentiels et zones déjà identifiées comme à risque.
La présence policière n’est pas décorative : elle est dissuasive, protectrice et opérationnelle.
L’insécurité routière reste un axe prioritaire.
Depuis le début de l’année, 34 personnes ont perdu la vie sur les routes, et l’alcool est impliqué dans plus de 70 % des accidents, contre environ 30 % au niveau national.
Face à ce constat, la consigne est limpide : tolérance zéro pour la conduite sous alcool.
Les contrôles routiers seront déployés toute la nuit et jusqu’au lendemain matin, sur l’ensemble du territoire.
Le message est volontairement direct : aucun trouble ne restera sans réponse, avec interpellations et gardes à vue si nécessaire.
Contrairement à l’an dernier, aucun couvre-feu n’est instauré.
L’État considère disposer des moyens humains et opérationnels suffisants pour sécuriser la fête sans placer le territoire sous cloche.
Au total, 1 000 gendarmes mobiles en renfort, en plus des 1 200 policiers et gendarmes territoriaux, sont engagés.
Malgré l’ajustement du dispositif national, cinq escadrons supplémentaires restent placés en astreinte, prêts à être projetés depuis la métropole si la situation l’exige.
Le message final est sans détour : l’État ne baisse pas la garde en Nouvelle-Calédonie.
La sécurité des personnes et des biens reste une priorité nationale, suivie au plus haut niveau de l’exécutif.
Pour entrer en 2026, la ligne est simple, ferme et responsable : faire la fête, oui ; mettre des vies en danger, non.

















