La peur s’installe, mais l’État muscle son jeu. Après de nouveaux troubles survenus ce vendredi 19 septembre à l’ordre public à Saint-Louis et une nuit où la gendarmerie était sur le pied de guerre pour sécuriser la traversée de la tribu, les forces de sécurité locales ont sorti l’artillerie lourde pour sécuriser la Nouvelle-Calédonie.
L’État interdit la vente d’alcool pour prévenir les débordements
Ce vendredi 19 septembre 2025, les autorités ont annoncé un dispositif exceptionnel face aux tensions persistantes et en vue de la date du 24 septembre 2025. L’interdiction de la vente d’alcool à emporter, du 18 au 28 septembre inclus, annoncée ce mercredi 17 septembre, est la mesure la plus visible. La décision vise à prévenir les violences liées à une consommation excessive lors des grands rassemblements à venir. Festivals, cérémonies commémoratives ou manifestations politiques : tout est placé sous haute surveillance.
Objectif : protéger la tranquillité publique, sans laisser la délinquance s’enflammer. Une décision ferme, assumée, qui s’inscrit dans une logique de sécurité nationale appliquée localement.
2 600 policiers et gendarmes déployés jour et nuit
La conférence de presse a révélé l’ampleur de la mobilisation. Avec vingt escadrons de gendarmerie et les effectifs de policiers, ce sont près de 2 600 hommes et femmes qui quadrillent désormais le territoire. Avec jusqu’à 460 patrouilles quotidiennes, l’État entend montrer sa force et garantir la circulation sur toutes les routes.
À ces effectifs déjà massifs s’ajoute un renfort d’une centaine de personnels des forces de l’ordre, arrivé ce vendredi 19 septembre. Ce contingent est composé d’unités spécialisées : GIGN, RAID, brigades anti-criminalité, officiers de police judiciaire. Tous sont placés sous l’autorité directe du Haut-Commissaire, prêts à rester « autant de semaines et de mois que nécessaire ».
Ce maillage sécuritaire s’appuie sur trois principes clairs : vigilance, réactivité, fermeté. Et l’État ne s’interdit pas d’aller plus loin si la situation l’exige.
Délinquance, écoles, violences : une réponse ferme et durable
Au-delà des blocages et caillassages, la réalité est alarmante : près de 120 policiers et gendarmes blessés depuis le début de l’année, souvent par des jets de pierres. Près de 200 faits de violence ont été recensés dans les établissements scolaires, allant des incivilités aux armes blanches.
Face à cela, un plan global a été enclenché. Contrôles renforcés aux abords des collèges et lycées, fouilles des sacs, communication contre les armes, lutte contre le harcèlement scolaire et la haine en ligne. Plus de 6 000 élèves ont déjà été sensibilisés. La sécurité publique devient un chantier éducatif autant que policier.
Les forces de l’ordre cartographient aussi les points sensibles : bâtiments publics, commerces, sites stratégiques. L’objectif est clair : prévenir toute action violente, interpeller immédiatement et restaurer l’autorité de l’État.
La Nouvelle-Calédonie traverse un moment charnière, alors que les violences sporadiques testent la solidité de la République, l’État a choisi de ne plus subir mais d’imposer une stratégie de force. Interdiction d’alcool, 2 600 policiers et gendarmes, unités d’élite : le message est limpide. La France ne cédera pas un mètre de terrain à la délinquance.
C’est une démonstration d’autorité qui rassure une partie de la population, excédée par les blocages, cambriolages et agressions. Reste une certitude : face à la menace, la fermeté est devenue la seule option crédible.