Le rideau s’est levé sur un nouvel élan culturel en Nouvelle-Calédonie.
Sous les projecteurs du Centre culturel Tjibaou, le cinéma calédonien signe son grand retour avec une ambition régionale assumée.
Une relève ambitieuse pour le 7ᵉ art calédonien
Ce vendredi 7 novembre, le Centre culturel Tjibaou a accueilli la soirée d’ouverture du Festival RECIF, acronyme de Réalisateurs Émergents, Cinéma International et Films du Pacifique.
Un nom symbolique, porteur de sens et d’ambition : placer la Nouvelle-Calédonie au cœur de la création océanienne.
En présence des officiels et de Léa Tripodi, présidente de la commission de la culture à la province Sud, cette première édition a marqué un tournant après vingt-six années du Festival de La Foa. Ce dernier avait posé les bases d’un cinéma local exigeant. RECIF reprend le flambeau avec un souffle nouveau : celui d’une génération qui veut conjuguer identité, modernité et excellence.
Avec l’ouverture de ce festival, nous célébrons bien plus que le cinéma : nous valorisons notre patrimoine, nos talents et la diversité de nos récits, a déclaré Léa Tripodi, rappelant la responsabilité culturelle d’un territoire qui refuse de s’effacer dans le tumulte du mondialisme.
Une tournée à travers les communes : le cinéma pour tous
Du 7 novembre au 13 décembre, le festival fera escale dans quatorze communes : Nouméa, Dumbéa, Mont-Dore, Païta, Boulouparis, Thio, La Foa, Bourail, Pouembout, Koné, Voh, Poindimié, Hienghène et Ouvéa.
Un itinéraire ambitieux, symbole d’un cinéma itinérant au service de la cohésion.
Ici, pas question d’une culture réservée à une élite urbaine : le cinéma va à la rencontre des Calédoniens. Dans les tribus, les villages et les bourgs, les écrans s’allumeront pour raconter des histoires d’ici et d’ailleurs.
Une démarche saluée par les acteurs du secteur, qui y voient une opportunité de formation et de transmission pour les jeunes passionnés d’audiovisuel.
Cette édition entend aussi ouvrir la compétition aux productions du Pacifique de Fidji à Tahiti, en passant par le Vanuatu et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Un choix fort, qui traduit la volonté de bâtir un arc culturel océanien, où la Nouvelle-Calédonie assume son rôle de locomotive régionale.
Une politique culturelle ancrée et offensive
Engagée de longue date dans le développement de la filière audiovisuelle, la province Sud affirme ici son soutien concret à la création locale.
À travers son Bureau d’accueil des tournages, elle accompagne les productions nationales et internationales, contribuant à faire rayonner la Nouvelle-Calédonie sur la scène océanienne.
Loin des discours victimaires ou des postures idéologiques, cette stratégie culturelle repose sur une vision claire : valoriser le talent calédonien et soutenir ceux qui entreprennent.
Dans un monde où la culture se mondialise et s’uniformise, le Festival RECIF rappelle une évidence : la fierté d’appartenir à un territoire, à une culture, à une histoire partagée.
En célébrant ses réalisateurs, ses acteurs et ses scénaristes, la Nouvelle-Calédonie envoie un message fort : elle ne sera pas une périphérie culturelle, mais un centre créatif du Pacifique francophone.
(Crédit photo : province Sud)

































