Les enquêteurs du service territorial de la police judiciaire ont mis fin à une activité illégale de production et vente d’alcool à Païta. L’affaire, révélée par une surveillance des réseaux sociaux, a conduit à l’interpellation d’un homme de 41 ans et à la saisie d’un important matériel de distillation. Retour sur cette opération qui met en lumière les risques sanitaires et fiscaux de ce trafic.
Une enquête lancée sur les réseaux sociaux
L’enquête a débuté fin mai 2025 lorsque les policiers ont repéré des annonces de vente d’alcool sur les réseaux sociaux.
L’individu proposait même des livraisons à domicile, précise une source proche de l’enquête.
Ces publications ont alerté les spécialistes de la cybercriminalité, déclenchant une investigation discrète. Les recherches se sont avérées complexes. Le suspect changeait régulièrement de domicile, n’avait pas de véhicule à son nom ni d’emploi déclaré. Après plusieurs semaines de surveillance, les policiers ont finalement localisé l’individu dans une habitation de Païta, où ils ont procédé à son interpellation le 4 juin.
Un atelier clandestin sophistiqué
Sur place, les policiers ont découvert une installation impressionnante :
– Un alambic en inox professionnel
– Plusieurs réchauds et tonneaux
– Des bouteilles prêtes à la vente
– Du matériel de conditionnement
– Des carnets de recettes
L’ensemble était estimé à près de 300 000 francs CFP et témoigne d’une réelle expertise en distillation commente un officier de police.
Les enquêteurs ont notamment retrouvé des stocks de rhum et de vodka, produits selon des méthodes artisanales mais en quantité industrielle. Le suspect aurait écoulé ses produits à des prix variant entre 4 000 et 5 000 francs la bouteille de 75cl, réalisant ainsi des bénéfices substantiels tout en échappant à tout contrôle fiscal et sanitaire.
Des infractions multiples
L’homme interpellé fait face à plusieurs chefs d’accusation :
1. Travail dissimulé : aucune déclaration auprès des organismes sociaux
2. Vente illicite d’alcool : activité exercée sans licence
3. Fraude fiscale : revenus non déclarés
4. Infraction au code des débits : la livraison à domicile d’alcool est interdite en province Sud depuis 2016
La loi interdit strictement à un particulier de fabriquer et d’utiliser un alambic sans autorisation préalable. Après 48 heures de garde à vue, le suspect a été libéré dans l’attente de sa comparution devant le tribunal correctionnel, prévue avant la fin de l’année 2025.
Cette opération illustre la détermination des forces de l’ordre à lutter contre les trafics d’alcool, un fléau particulièrement préoccupant en Nouvelle-Calédonie. Il faut faire preuve d’intransigeance face à ces productions illégales qui présentent des risques majeurs pour la santé publique.
Les autorités rappellent que la consommation d’alcool fabriqué clandestinement peut s’avérer dangereuse, les produits échappant à tout contrôle de qualité et de composition.