Coups de gueule en rafale sur Océane FM : la parole des Calédoniens sans filtre
Sur les ondes d’Océane FM, les auditeurs ont pris la parole pour dénoncer ce qui les exaspère au quotidien. Du coût de la vie aux dysfonctionnements des institutions, en passant par les inégalités criantes et les situations absurdes, voici un tour d’horizon des colères citoyennes. Six thématiques fortes se dégagent.
Electricité à Ouvéa : l’abandon ressenti
L’exaspération vient de loin, des îles même. Un auditeur d’Ouvéa dénonce les coupures à répétition sans aucun préavis :
Mercredi dernier, on a eu 5 heures de coupure sans prévenir. Et il n’y avait même pas de groupe de secours.
Il rappelle que des engagements avaient été pris en 2022 :
Ils avaient promis des groupes quand ils ont signé avec Enercal. On attend toujours.
Un sentiment d’abandon renforcé par l’absence de moyens de substitution et l’indifférence des autorités locales.
CSP : une réactivité exemplaire saluée par tous
La CSP a marqué les esprits par sa réactivité et son sens du service. Face aux remontées des auditeurs, l’entreprise a immédiatement pris des mesures concrètes :
Dès aujourd’hui, les 100 premiers kilos déposés par chaque patenté sont totalement gratuits, sans ticket à présenter
a-t-on appris à l’antenne. Une décision accueillie avec enthousiasme :
Franchement, merci à la CSP. Là, ils ont montré qu’ils écoutent et qu’ils agissent vite
a salué un intervenant.
Dans un contexte de tension économique, ce geste fort a été perçu comme un signe de respect envers les usagers, et un exemple à suivre pour d’autres institutions.
Téléphonie et arnaques à la surfacturation
L’abonnement téléphonique est devenu une bombe à retardement. Un auditeur explose :
J’ai pris un abonnement le 16 mai, le 30 j’avais déjà une facture de 506 000 francs. C’est de la surtaxation déguisée !
Un autre détaille son cauchemar avec l’OPT :
Ils me doivent de l’argent, mais je dois écrire une lettre pour accepter de payer les frais de virement pour qu’ils me le rendent !
Ces témoignages révèlent un profond malaise face à des opérateurs perçus comme opaques, voire abusifs.
Insécurité et mendicité à Nouméa : la peur d’un centre-ville à l’abandon
La présence de personnes en grande précarité est perçue comme une gêne croissante.
À chaque coin de rue, on me demande une pièce, une clope, et demain ce sera mon slip !
s’agace un auditeur. Un autre commerçant témoigne :
Dès que tu donnes à un, quinze autres arrivent. Certains deviennent agressifs. On ne tiendra pas comme ça.
Un malaise urbain mêlant sentiment d’insécurité, ras-le-bol économique et impuissance des pouvoirs publics.
Assurances et hausse post-émeutes : le ras-le-bol fiscal
La colère est vive sur les tarifs d’assurance.
Mon contrat auto est passé de 190 000 à 220 000 balles, à cause des émeutes ! Et on ne m’a même pas prévenu
accuse un Calédonien.
Moi, j’ai pris 80 000 d’un coup ! Sans rien demander, juste comme ça
renchérit un autre.
Les citoyens dénoncent une double peine : subir les violences, puis en payer le prix par des hausses arbitraires.
La colère comme levier
L’émission « Coups de gueule » confirme son rôle de thermomètre social. À travers ces témoignages, c’est tout un peuple qui tente de reprendre la parole, faute d’écoute institutionnelle. La vraie question : qui écoutera le prochain cri ?