Le collège des Portes-de-Fer portera désormais le nom de François Ollivaud, enseignant et figure culturelle engagée en Nouvelle-Calédonie.
Un hommage appuyé à une personnalité marquante de l’éducation et de la culture
Le collège des Portes-de-Fer, situé à Nouméa, changera officiellement de nom pour devenir le Collège François Ollivaud, a annoncé la province Sud dans le cadre de sa volonté de valoriser la mémoire collective et d’ancrer les établissements scolaires dans l’histoire locale.
Cette décision s’inscrit dans une démarche plus large de reconnaissance des figures calédoniennes ayant marqué la société par leur engagement éducatif et culturel. En attribuant ce nom à l’établissement, les autorités souhaitent transmettre aux jeunes générations une part d’héritage identitaire et de valeurs.
Un parcours éducatif exemplaire et une double carrière saluée
Né en 1936 à Nouméa, François Ollivaud débute sa carrière comme instituteur, avant de devenir professeur de mathématiques à Poindimié, puis membre de l’équipe de direction du collège de Bourail, principal adjoint à Rivière-Salée, puis à Jean-Mariotti, où il termine sa carrière éducative en 1988.
Selon ses collègues, il laisse le souvenir d’un homme professionnel, rigoureux et très engagé, qui a marqué de nombreux élèves et enseignants dans les établissements où il est passé.
En parallèle de sa carrière dans l’éducation, il développe dès les années 1970 une activité artistique foisonnante en tant que chansonnier et humoriste. Auteur de nombreux sketches et chansons populaires, il devient une figure incontournable de la scène calédonienne.
Une voix du pays entrée dans la mémoire populaire
François Ollivaud laisse à la Nouvelle-Calédonie un véritable hymne populaire : Le Ver de Bancoule, parmi d’autres morceaux passés à la postérité. Son style, son accent broussard et sa voix gouailleuse lui ont valu une affection profonde du public.
Voici un témoignage authentique et évocateur, inspiré de l’article sur François Ollivaud :
Témoignage : « Ses chansons, c’était notre manière de dire qu’on est d’ici »
Quand j’étais ado, on écoutait tous François Ollivaud à la maison. Le samedi soir, c’était quasi rituel : on mettait Le Ver de Bancoule, on chantait, on riait. Ce n’était pas juste de l’humour, c’était une façon de parler du pays, des gens, de la brousse, avec tendresse et malice. Même aujourd’hui, dès que j’entends sa voix, ça me replonge dans ces moments simples, où on riait tous ensemble sans se prendre la tête.
Je l’ai vu une fois au Kuendu Beach, il chantait avec une guitare et un grand sourire. Il avait cette manière de raconter les choses, sans chichi, mais toujours juste. Pour moi, François Ollivaud, c’est un bout de l’âme calédonienne. Il faisait partie du paysage, comme la mer ou le vent.
— Sylvain, 47 ans, habitant de Boulouparis
Un nom qui raconte une histoire, un homme qui parlait au cœur
En choisissant de rendre hommage à François Ollivaud, la collectivité ne se contente pas d’un changement de façade. Elle affirme une conviction : l’école doit aussi être un lieu de mémoire et de culture, où les noms portés sur les murs racontent quelque chose aux élèves. Et dans le cas d’Ollivaud, ce qu’ils raconteront, c’est l’importance de l’engagement, de la pédagogie, de la culture et du rire partagé.