L’émission du lundi 23 juin sur Océane FM. Voici, classés par thèmes, les principaux coups de gueule entendus à l’antenne.
Espaces publics laissés à l’abandon : l’exaspération monte
Le ras-le-bol est palpable face à la végétation envahissante sur les bords de route, notamment à Païta. Une auditrice résidant au lotissement Arborea s’indigne :
Il faudrait qu’ils pensent à débroussailler, parce que bientôt on va jouer à cache-cache dans le bord de route.
Ça devient dangereux pour les enfants qui marchent sur la route.
Si la mairie est pointée du doigt, les appels rappellent que d’autres communes comme Dumbéa, le Mont-Dore ou Nouméa connaissent les mêmes manquements, parfois aggravés par les restrictions budgétaires.
Vie chère, fiscalité et sentiment d’injustice
Les critiques contre les impôts, taxes et prélèvements se multiplient :
On raque quand même. On n’arrête pas de nous pomper : électricité, eau, salaire, impôts.
Le peu de gens qui travaillent encore ici paient pour ceux qui ne font plus rien.
Ce sentiment d’étouffement fiscal s’inscrit dans une inquiétude plus large sur l’avenir économique du pays. Certains appellent à recentrer le débat sur les urgences sociales plutôt que sur les postures idéologiques.
Drapeaux, symboles et confusion collective
Un auditeur soulève une question encore non résolue :
Où on en est avec cette histoire de drapeau sur les permis de conduire ? On approche des 20 millions, et plus personne n’en parle.
Les appels liés aux drapeaux mêlent frustrations économiques et mémoires historiques.
Ceux qui donnent l’argent ici, c’est la France. Commencez peut-être par accepter le bleu blanc rouge.
Le sujet revient avec insistance, preuve qu’il touche bien plus que les seuls symboles : il cristallise les lignes de fracture et la défiance envers les élites.
Brochettes, clochards et débrouille : les petits commerces de rue divisent
Le débat sur la vente informelle de brochettes s’est enflammé. Un auditeur dénonce :
Même en ville, il y a trop de clochards. Ils t’agressent pour que tu donnes des pièces !
C’est dur pour tout le monde. Ces gens-là ont besoin d’argent pour manger.
Des témoignages rappellent les réalités sanitaires et réglementaires :
Il n’y a aucun endroit où on paie une place pour vendre des brochettes. Tout est au black.
Moi je dis : qui est tombé malade en mangeant des brochettes au bord de la route ?
Ce thème révèle à lui seul les tensions entre survie économique, sécurité publique et hypocrisie des discours officiels.
Culture attaquée : le steampunk pris pour cible
L’événement steampunk au Château Hagen, pourtant gratuit et ouvert à tous, a suscité une pluie de commentaires racistes sur les réseaux.
Venez pas faire ça chez nous, ici c’est Kanaky.
Ils sont jaloux parce qu’ils sont pas capables d’organiser des trucs comme ça sans haine ni violence.
Ce sujet montre à quel point l’espace culturel devient à son tour le champ d’un affrontement identitaire et d’un rejet réciproque.
Incivilités, insécurité et sentiment d’abandon
Les actes de délinquance ordinaire sont dénoncés avec force. Un père est en colère après un délit de fuite :
Ma fille est tombée dans un ravin, et le mec ne s’est même pas arrêté. Elle est au médipôle !
Ils jouent au cricket dans les allées, les balles tombent sur mon toit. Et la police ? Elle fait rien.
À chaque fois, les jeunes viennent taguer mon portail. J’en ai marre.
Tous dénoncent l’impunité, le manque de réactivité des autorités et le désintérêt pour les quartiers populaires.
Représentation populaire : une parole confisquée
Certains auditeurs critiquent la confiscation du débat public par les figures politiques habituelles :
Les médias invitent toujours les mêmes politiciens. Pourquoi pas la population ?
On parle toujours du passé. Mais si on veut travailler pour les jeunes, il faut aller de l’avant.
Un appel direct est lancé aux médias et aux décideurs : laisser parler ceux qui vivent la réalité du terrain.