Un mercredi noir sur la base militaire de Fort Stewart. Un sergent de 28 ans a ouvert le feu sur ses collègues, blessant cinq soldats avant d’être neutralisé. La scène s’est déroulée en pleine journée, au cœur de l’une des plus grandes bases militaires américaines.
Un tireur dans les rangs : Fort Stewart sous le choc
Mercredi 6 août, la base militaire de Fort Stewart, en Géorgie, a été le théâtre d’une fusillade interne. Aux alentours de 11h30, Quornelius Radford, sergent de 28 ans, a ouvert le feu sur son lieu de travail, blessant cinq soldats de son unité, la 2ᵉ brigade de combat.
L’intervention rapide de camarades présents sur les lieux a permis de neutraliser le tireur avant l’arrivée des forces de l’ordre, qui ont procédé à son arrestation. L’armée a confirmé que l’arme utilisée n’était pas une arme militaire, mais une arme de poing personnelle — un fait qui relance le débat sur la sécurité au sein des bases américaines, où l’introduction d’armes personnelles reste un sujet sensible.
Dans un communiqué, le commandement de la base militaire a déclaré :
Cinq soldats ont été blessés par balle aujourd’hui lors d’une fusillade. Tous ont été soignés sur place puis transférés à l’hôpital militaire Winn Army Community Hospital.
Les autorités précisent que l’état de santé des blessés est stable. Un confinement a été immédiatement déclenché sur la base, qui abrite près de 21 000 soldats et 10 000 résidents civils.
Un passé trouble et des zones d’ombre
Le suspect, Quornelius Radford, est logisticien militaire dans l’armée de terre. Âgé de 28 ans, il ne présentait, selon les responsables militaires, aucun antécédent disciplinaire connu. Mais les premiers éléments de l’enquête révèlent une précédente arrestation pour conduite en état d’ivresse, dont l’armée n’avait visiblement pas connaissance.
Aucune motivation claire n’a encore été établie. Les enquêteurs cherchent à comprendre ce qui a pu pousser ce militaire à retourner son arme contre ses collègues. Était-il en détresse psychologique ? Souffrait-il de troubles post-traumatiques ? Avait-il des différends internes ? À ce stade, toutes les hypothèses restent ouvertes.
Le général John Lubas, à la tête de la division de Fort Stewart, a salué la réactivité des soldats présents :
Des soldats à proximité se sont immédiatement et sans hésitation jetés sur le tireur, permettant son arrestation rapide.
Le FBI et les services d’enquête criminelle de l’armée travaillent main dans la main pour faire la lumière sur cet incident, qui ébranle l’institution militaire.
L’éternel fléau des armes à feu aux États-Unis
Cet acte de violence armée remet une fois de plus sur le devant de la scène la prolifération des armes à feu aux États-Unis. Avec plus d’armes que d’habitants, le pays détient le taux de mortalité par arme à feu le plus élevé parmi les pays développés.
En 2024, plus de 16 000 personnes ont été tuées par arme à feu, sans compter les suicides, selon l’ONG Gun Violence Archive. Et contrairement aux idées reçues, les bases militaires ne sont pas épargnées. De Fort Hood à Washington Navy Yard, plusieurs fusillades internes ont déjà endeuillé les rangs de l’armée.
Le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, a exprimé sa tristesse sur les réseaux sociaux :
Je suis attristé par la tragédie d’aujourd’hui à Fort Stewart. Nous sommes en contact étroit avec les forces de l’ordre.
Donald Trump, informé de l’incident, suit également la situation de près, selon sa porte-parole Karoline Leavitt.
Malgré la fin du confinement et l’absence de menace active, la fusillade de Fort Stewart laisse une blessure morale profonde au sein des forces armées.
Comment une arme personnelle a-t-elle pu franchir les contrôles ? Pourquoi n’a-t-on rien vu venir ? Autant de questions qui, au-delà des procédures, posent un problème plus vaste : celui de la vulnérabilité des institutions, même les plus sécurisées, face à la violence armée.