Durant une semaine intense, la gendarmerie a multiplié les actions de prévention et de proximité en Nouvelle-Calédonie. Des établissements scolaires de Lifou aux quartiers de Koné, en passant par le terrain de rugby de Bourail, l’État a renforcé sa présence et son lien avec la population.
Une mobilisation exceptionnelle dans les écoles de Lifou
La Maison de protection des familles (MPF) a conduit, du lundi au vendredi, une opération inédite dans les collèges Laura-Boula, Havila, Hnatalo, Hnaizianu et au lycée Williama-Haudra.
Pendant cinq jours, les gendarmes Aurélien et Maxime, accompagnés de Marie-France, réserviste citoyenne, ont parcouru l’île du nord au sud pour dialoguer directement avec la jeunesse.
Au total, 952 collégiens et 291 lycéens ont bénéficié de séances interactives sur des thèmes cruciaux :
Les conduites addictives, notamment l’alcool et le cannabis.
Les violences primaires et intrafamiliales.
L’usage d’internet et ses dérives.
Le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement.
La justice pénale des mineurs.
Ces interventions ont permis de briser certains tabous, d’éclairer les élèves sur leurs droits et devoirs, et de rappeler les dangers liés aux addictions ou aux usages abusifs du numérique.
Les échanges, nourris et francs, ont révélé une écoute attentive de la part des jeunes, souvent avides de réponses claires à des situations vécues.
La MPF a aussi mis l’accent sur l’importance du signalement précoce des violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou virtuelles.
Un message fort, qui vise à responsabiliser les élèves, mais aussi à leur donner confiance dans les institutions.
À Koné, rétablir le calme et renforcer la confiance
Le samedi après-midi, la compagnie de Koné a mené une opération de terrain au cœur du quartier des Cigales.
Une action déclenchée à la suite d’une manifestation des habitants réclamant davantage de calme et de sécurité.
Aux côtés des gendarmes locaux étaient mobilisés le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) et des gendarmes mobiles venus de Vannes et de Bayonne.
Objectif : rassurer la population, échanger librement sur les préoccupations de sécurité et rétablir un climat serein.
Le sourire des enfants sortant de l’école témoignait de l’accueil positif de cette initiative.
Les adultes, eux, ont pu exprimer leurs inquiétudes et leurs attentes, notamment face à des nuisances récurrentes.
Pour prolonger ce contact, une réunion de quartier est d’ores et déjà programmée début septembre.
Elle permettra de partager conseils et bonnes pratiques et de renforcer la coopération entre riverains et forces de l’ordre.
Ce type d’action illustre la volonté de la gendarmerie de ne pas se limiter aux opérations répressives, mais de s’inscrire dans une logique de dialogue et de co-construction de la tranquillité publique.
À Bourail, le sport comme passerelle avec la jeunesse
Jeudi matin, les gendarmes de la brigade territoriale autonome (BTA) de Bourail ont pris part au tournoi intercollèges de rugby.
L’événement, organisé avec les professeurs de sport de Poya et Houaïlou, en partenariat avec la Fédération de rugby de Nouvelle-Calédonie et le club local, a rassemblé de nombreux jeunes.
Sur place, les militaires ont échangé avec les participants, partageant les valeurs communes au sport et à la gendarmerie : respect, engagement, esprit d’équipe.
Une approche qui montre un autre visage des forces de l’ordre, plus accessible et fédérateur.
En marge des matchs, les discussions ont porté sur la discipline, la gestion du stress et la capacité à travailler en équipe – des qualités aussi précieuses sur le terrain qu’au quotidien.
Cette présence dans un cadre sportif permet de tisser des liens durables avec la communauté éducative et de renforcer la confiance entre les jeunes et l’institution.
Ces trois actions – prévention scolaire à Lifou, opération de sécurité à Koné et rencontre sportive à Bourail – s’inscrivent dans une stratégie globale.
La gendarmerie entend ainsi multiplier les points de contact avec la population, pour répondre aux préoccupations locales tout en anticipant les risques.
Chaque déplacement, chaque intervention contribue à solidifier le lien entre citoyens et forces de l’ordre, condition essentielle pour garantir la paix sociale.
Dans un contexte où la sécurité et la cohésion sont mises à l’épreuve, ce type d’engagement prouve que la présence de l’État sur le terrain reste un pilier incontournable de la vie calédonienne.