Les discussions cruciales concernant l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, initialement prévues pour la mi-juin, se tiendront finalement le 2 juillet à Paris. Ces négociations, placées sous l’égide du président de la République, visent à clarifier les enjeux économiques, politiques et institutionnels de l’archipel.
Un dialogue sous haute tension
Ces rencontres interviennent après l’échec des précédentes négociations menées par Manuel Valls, ministre des Outre-mer, début mai. À l’époque, les discussions avaient achoppé sur deux visions inconciliables :
– Le gouvernement français avait proposé une formule de souveraineté avec la France, rejetée par l’intergroupe Les Loyalistes-Le Rassemblement, qui y voyait une « indépendance-association » déguisée.
– En réponse, cette coalition avait avancé un projet de fédéralisme interne, immédiatement écarté par Paris et les autres formations politiques au nom de l’indivisibilité de l’archipel.
Les déclarations clés
Interrogé à l’Assemblée nationale, Manuel Valls a réaffirmé sa détermination :
Je suis convaincu qu’un accord est possible en alliant les aspirations contradictoires. La mission de conclure un accord de paix se poursuit sous l’autorité du président de la République.
Il a également insisté sur la nécessité d’un redressement économique et social, soulignant que les discussions aborderaient « l’achèvement du processus de décolonisation« tout en évitant les erreurs des années 80.
Réactions :
Interrogé par la dépêche de Nouméa, Nicolas Metzdorf (Les Loyalistes) a exprimé des réserves :
Je trouve la convocation tardive mais c’est en raison des questions d’agenda du Président de la République. Désormais qu’il pilote le dossier ça nous impose forcément des contraintes. Un chef d’état a moins de créneaux de disponibles par définition qu’un ministre des outremers. Je pense qu’on saura très vite si on peut trouver un accord durant cette séquence ou non, donc je pense qu’en cas de non accord des provinciales en 2025 seront toujours possibles.
De son côté, Sonia Backès, a vigoureusement critiqué la proposition Valls :
C’est une bonne chose que les discussions reprennent sous l’égide du PR.
Elles concerneront à la fois la nouvelle recherche d’un accord globale mais également les sujets urgents:
– la situation économique et les réponses concrètes à apporter
– l’organisation des élections avant le 30 novembre dans des conditions de démocratie (corps électoral) et de sécurité du vote acceptables dans la République.
D’autre part, j’ai eu l’occasion de voir à Paris que le projet déposé par Manuel Valls a Deva n’est pas un projet du Gouvernement (il n’est pas partagé par bon nombre de Ministres de poids), ni un projet de l’Etat au sens large puisqu’il n’est pas non plus partagé par les présidents de chambres et par les groupes politiques.
C’est donc le projet d’un homme qui n’avait aucun mandat pour le proposer.
La discussion doit donc reprendre sur la base du résultat des 3 référendum.
Parmi les priorités :
1. La crise économique : Recherche de solutions concrètes pour relancer l’activité.
2. Les élections : Organisation avant le 30 novembre, avec des garanties sur le corps électoral et la sécurité.
Le 2 juillet marquera un tournant. Si aucun compromis n’émerge, la voie des urnes pourrait s’imposer en 2025. En attendant, les Calédoniens espèrent des avancées tangibles après des mois de blocage.