Lundi 26 octobre 2025, un événement rare a soulevé l’inquiétude à Baie des Citrons : un requin léopard « à l’intérieur du filet anti-requins ». Selon les premières constatations, il s’agirait « d’un jeune mâle ». Ce cas met en lumière deux sujets connexes : la présence accrue de squales près des zones balnéaires et l’efficacité réelle des dispositifs de sécurité sous-marins. Les récents signalements sur la côte ouest, notamment à La Roche Percée, viennent renforcer cette alerte.
Le signalement du requin léopard à la Baie des Citrons
À la Baie des Citrons, la pose d’une barrière de protection anti-requins vise à sécuriser la baignade : « Depuis le 6 décembre 2023, la Baie des Citrons bénéficie d’une vaste zone de baignade sécurisée, protégée par une barrière … d’une surface de 10 hectares. »
Or, la semaine dernière, un individu de l’espèce Stegostoma fasciatum dit « requin léopard » est repéré à l’intérieur du périmètre censé être protégé.
Un habitant précise : « Comment est-il entré ? » et note que le jeune requin semble vouloir sortir mais « son corps est de la taille des anneaux du filet et les pectorales ne peuvent passer ».
Cet incident jette une ombre sur l’efficacité du dispositif : une voie d’intrusion d’un squale estimé inoffensif survient malgré les mesures prévues.
Les dispositifs de protection anti-requins : théorie vs réalité
Dispositifs mis en place
La province Sud détaille un plan d’action requin :
44 hydrophones autour de Nouméa … 27 requins marqués (20 bouledogues, 6 tigres, 1 citron)
Dans les zones de baignade comme la Baie des Citrons et Anse‑Vata, des filets et barrières sont déployés.
Les limites documentées
Par ailleurs, une étude australienne indique que « les filets anti-requins ne réduiraient en rien le risque d’attaques ».
Dans le cas calédonien, le débat monte : « Le filet ne l’a pas empêchée de revenir pondre dans la baie … nous avons retrouvé des œufs à une centaine de mètres à l’extérieur du filet », note un responsable.
Le document d’étude d’impact pour Château Royal évoque la nécessité de 14 espèces marines recensées, mais pointe aussi l’aspect « à compléter » des études sur la barrière anti-requins.
Enjeux : efficacité, environnement, coût
Les dispositifs de type filet sont critiqués pour leur impact potentiel sur la faune marine : entrave à la circulation, piège global, etc.
D’un point de vue coût et maintenance, le suivi des hydrophones, mise en relief de caméras, est encore en développement.
La question centrale c’est que le dispositif actuel garantit-il suffisamment la sécurité des usagers tout en conciliant préservation environnementale ?
Observations de requins sur la côte ouest :
Le site de La Roche Percée
Ce lieu, prisé pour le surf, est aussi identifié comme zone où « les courants et les requins sont fréquents ». En 2018, on relatait déjà « un requin qui avait été suivi en kayak » et qui a incité à l’interdiction de la baignade. Selon une synthèse, en Nouvelle-Calédonie « 49 espèces de requins » sont recensées. L’ouest étant plus exposé aux courants et à l’ouverture sur l’océan, l’observation y est plus fréquente. Les signalements dans des zones non protégées ou moins surveillées renforcent la pertinence d’une vigilance accrue, et la nécessité d’information-prévention ciblée pour les pratiquants nautiques.
La découverte d’un requin léopard à l’intérieur du filet de protection est un signal fort : il montre que même les dispositifs installés ne peuvent totalement annuler le risque d’intrusion de squales. Parallèlement, les observations régulières de requins sur le territoire soulignent que le risque n’est pas circonscrit aux zones surveillées. Afin d’assurer la sécurité des baigneurs et des pratiquants nautiques, il apparaît indispensable de renforcer la vigilance, d’améliorer l’efficacité des dispositifs de protection et de poursuivre la communication responsable et factuelle auprès du public.
Pour tous usagers de la mer en Nouvelle-Calédonie, connaître les zones protégées, respecter les consignes, et adopter une attitude prudente sont des gestes essentiels.


@M















