Je me réveille, Tein est de retour et on nous explique que tout va bien. Mis en examen pour « vol en bande organisée avec armes », mais micro coupé à l’arrivée. On lui garde le tapis rouge, on laisse les victimes avec leurs cauchemars. Normal.
Pendant ce temps, à Paris, Tjibaou s’écharpe avec la ministre des Outre-mer. Lui parle de « négociation au forceps », elle répond que donner la parole aux Calédoniens, c’est juste la démocratie. Traduction : « ce n’est pas une demande de l’État, c’est venu de vous ». Pratique, la démocratie sous-traitée.
Les trois « facilitateurs » repartent comme ils sont venus : en silence. Mission « voie étroite » pour sauver Bougival, résultat : un casse-tête géant, aucune pièce qui s’emboîte. Lundi, le Congrès doit donner son avis, et tout le monde fait semblant d’y croire encore.
Au pays, la Province Sud vote un budget « de responsabilité » : 50,1 milliards, des coupes, mais 10 milliards d’investissements pour tenir les entreprises à flot. On invente « Sud Relance » pour les boîtes qui suffoquent et « Sud Retour » pour faire revenir les cerveaux exilés. On attend surtout le chèque de l’État, conditionné à la « stabilité politique ». En gros : pas d’accord, pas d’oxygène.
Pendant que le nickel s’enfonce, que l’incendie de l’Île des Pins flambe à 1 000 hectares et que les communes comptent leurs centimes avec l’AFD, des lycéens retapent une mobylette pour une asso et des gens déposent des cadeaux « Au cœur de Noël ». Eux, au moins, ne conditionnent pas leur solidarité à un communiqué.
Bref. On joue avec le feu, et c’est toujours les mêmes qui tiennent le tuyau percé.

















