Deux générations face à un même danger numérique. À l’heure où les réseaux sociaux imposent leurs règles, certains outils redonnent enfin du pouvoir aux utilisateurs, dès le plus jeune âge.
FantomApp, une réponse concrète à l’anarchie numérique des réseaux sociaux
À rebours des discours anxiogènes ou des appels abstraits à la régulation, FantomApp propose des solutions pratiques, accessibles et immédiatement utilisables par les adolescents. Cette application gratuite a été conçue sous l’égide de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, avec une ambition claire : redonner aux jeunes le contrôle de leurs données personnelles.
Contrairement à de nombreuses plateformes qui prospèrent sur la collecte massive d’informations, FantomApp adopte une logique inverse. Aucune donnée personnelle n’est aspirée à des fins commerciales. Seules l’adresse IP et le type d’appareil sont collectés, strictement pour des raisons de sécurité, et conservés pour une durée limitée de six mois.
L’application cible en priorité les 10-15 ans, âge charnière où l’exposition numérique augmente fortement, alors que la maîtrise des risques reste faible. Elle demeure toutefois accessible à tous les publics, notamment aux parents souvent démunis face aux codes des réseaux sociaux.
Pensée avec des collégiens, FantomApp n’est pas un outil descendant. Elle est le fruit d’ateliers menés dans plusieurs établissements scolaires, où les jeunes ont exprimé un besoin clair : des explications simples, des outils concrets et des réponses immédiates en cas de problème.
Sécuriser ses comptes, effacer ses traces, réagir face aux abus
FantomApp regroupe une série d’outils et de tutoriels pédagogiques, conçus pour répondre aux situations les plus courantes rencontrées par les adolescents en ligne. Comment vérifier la solidité d’un mot de passe ? Comment flouter une image compromettante ? Comment effacer un contenu publié trop vite ? L’application apporte des réponses claires, sans jargon inutile.
Un volet important est consacré à la gestion de la visibilité sur les réseaux sociaux. FantomApp explique, pas à pas, comment masquer sa localisation, filtrer ses interlocuteurs sur Instagram, limiter les recommandations sur TikTok ou protéger l’accès à ses comptes.
L’application aborde également frontalement la question du harcèlement en ligne. Un tutoriel dédié en donne une définition précise, loin des approximations idéologiques, et fournit surtout des conseils opérationnels. Conserver des preuves, réaliser des captures d’écran, identifier les auteurs : FantomApp privilégie une approche factuelle et responsable.
Elle oriente clairement vers les interlocuteurs légitimes en cas de danger : le 3018, numéro de l’association e-Enfance, ou le 17, celui de la police française. La loi et l’autorité publique restent les derniers remparts, et l’application ne laisse aucune ambiguïté sur ce point.
Un formulaire de plainte spécifiquement conçu pour les mineurs est intégré, afin de lever les freins psychologiques et techniques qui empêchent trop souvent les jeunes de signaler des faits graves.
Une application éducative, souveraine et appelée à s’étendre en Europe
FantomApp s’inscrit dans une vision protectionniste et souveraine du numérique, à l’opposé de la dépendance aux géants étrangers du web. Gratuite, sécurisée et sans exploitation commerciale des données, elle démontre qu’une autre voie est possible, fondée sur l’intérêt général plutôt que sur le profit.
Les collégiens ayant participé à sa conception ont également exprimé le souhait de pouvoir s’appuyer sur leurs parents. L’application s’adresse donc aussi aux adultes moins à l’aise avec les subtilités techniques des réseaux sociaux, favorisant un dialogue intergénérationnel trop souvent absent.
Disponible sur l’App Store, Google Play et via sa version web, FantomApp a déjà suscité l’intérêt des autorités de protection des données de huit pays européens. Des versions en anglais, polonais, grec, hongrois ou catalan sont en préparation.
À l’heure où certains préfèrent instrumentaliser les dérives numériques pour nourrir un discours victimaire, FantomApp fait un choix différent : responsabiliser plutôt que culpabiliser, protéger plutôt qu’interdire, former plutôt que surveiller.


















