Dans une série de messages publiés sur X ce mercredi, le PDG de la messagerie cryptée Telegram estime que la volonté d’encadrement des contenus en ligne défendue par la France s’inscrit dans un projet de surveillance de masse des Européens.

L’interdiction d’accès au territoire américain infligée ce lundi 23 novembre à cinq personnalités européennes de la « tech », dont le Français Thierry Breton, a fait l’effet d’une déflagration sur Internet, et a placé au centre des débats le sujet de la régulation des contenus diffusés sur les plateformes. Ce mercredi 24 décembre, le fondateur de Telegram Pavel Durov s’en est directement pris à Emmanuel Macron, accusant dans une série de messages sur X le président de la République de vouloir instaurer un « goulag numérique » au sein de l’Union européenne.
Accusations de censure
D’après lui, le chef de l’État tente de faire disparaître les critiques à son encontre, alors que sa cote de popularité est en chute libre. Pavel Durov pointe le Digital Services Act, organisme de prévention de la désinformation promu par Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, et le projet de surveillance des messageries Chat Control. « Confronté à des taux de popularité extrêmement bas, Macron tente de faire taire les critiques en ligne en transformant l’ensemble de l’UE en un goulag numérique, par le biais de la censure (DSA) et de la surveillance de masse (Chat Control) », a-t-il écrit. Les velléités de régulation des contenus en ligne par l’UE se heurtent à la liberté totale prônée, notamment, par la sphère MAGA aux États-Unis.
L’entrepreneur a en outre ciblé Thierry Breton, le désignant comme « l’architecte de la loi européenne sur la censure et allié d’Emmanuel Macron ». Dans un autre tweet, il a dénoncé de récents propos du président de la République, lequel avait déclaré en octobre que les citoyens européens avaient « tout à fait tort d’utiliser les réseaux sociaux pour s’informer » et devaient s’informer via des médias traditionnels. Le fondateur de Telegram considère que ces prises de position visent moins à protéger le cadre d’utilisation des réseaux sociaux qu’à censurer le débat public. Une opposition farouche, alors qu’Emmanuel Macron lui a octroyé la nationalité française en 2021, avant que le fondateur de Telegram quitte la France pour Dubaï, après l’annonce de l’ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre. Fin novembre, il a accusé le gouvernement français de l’avoir intimé de supprimer des chaînes Telegram en Moldavie, dans le contexte de l’élection présidentielle.
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