Le Vanuatu a basculé, lundi 29 décembre, dans une réalité jusque-là inconnue. En plein jour, à proximité immédiate de l’aéroport international de Port-Vila, un braquage à main armée a été perpétré contre un transport de fonds. Un fait qualifié d’« inédit » par les autorités, dans un archipel réputé jusqu’ici pour sa relative tranquillité.
Une attaque éclair en zone aéroportuaire
Les faits se sont déroulés peu avant midi, vers 11h59, au terminal de fret de l’aéroport Bauerfield, à Port-Vila. Des individus arrivés à bord d’un minibus blanc aux vitres teintées ont ciblé un véhicule appartenant à la société Goodies, chargé de transporter des devises.
Le commissaire de police a confirmé que l’attaque avait été « rapide et parfaitement chronométrée », soulignant qu’il s’agissait du premier vol à main armée jamais recensé au Vanuatu, selon le média local Daily Post.
Des témoins décrivent une opération organisée
Plusieurs témoignages recueillis sur place renforcent l’hypothèse d’une action préparée. Un témoin affirme « que le minibus bloquait volontairement la sortie du site pendant l’action », tandis qu’un autre dit avoir vu « le véhicule s’éloigner à vive allure en direction de Bladinière peu après les faits ».
Ces éléments laissent penser que les auteurs disposaient d’informations précises sur le transport de fonds et les horaires, une piste désormais examinée par les enquêteurs.
Le récit précis de la police vanuataise
Ce mardi matin, le chef de la police du Vanuatu, le commissaire Kalshem Bongran, a détaillé le déroulement de l’attaque au micro de VBTC.
Deux occupants sont sortis du véhicule. L’un d’eux a approché le chauffeur et l’a frappé. L’autre était masqué et a sorti une arme. Il l’a pointée sur une femme officier qui accompagnait le chauffeur
a-t-il expliqué. Selon lui, la situation a rapidement dégénéré : « Cela les a fait paniquer », précisant que la menace armée a permis aux suspects de s’emparer de l’argent.
Une seule valise dérobée sur trois
Le butin exact reste limité au regard du dispositif.
Il y avait trois valises, mais ils n’ont réussi à en prendre qu’une seule
a confirmé le commissaire Bongran. La valise contenait des devises étrangères pour un montant estimé à près de 8 millions de vatu, soit environ 7,5 millions de francs CFP.
Les auteurs ont ensuite pris la fuite à bord du même minibus blanc, laissant derrière eux un site sous le choc mais sans blessé grave.
Réaction politique et renforcement de la sécurité
Le ministre de l’Intérieur a condamné fermement cet acte, déclarant qu’il « ne correspond ni aux valeurs ni au mode de vie vanuatais ». Il a appelé la population « au calme et à la responsabilité », invitant toute personne disposant d’informations fiables à les transmettre aux forces de l’ordre.
En raison de l’utilisation d’armes à feu, des unités de la Force mobile du Vanuatu ont été déployées pour appuyer les recherches. Port-Vila est depuis placée en état d’alerte renforcée.
Le trafic aérien maintenu
De son côté, Airports Vanuatu a tenu à rassurer les usagers. Dans un communiqué, l’exploitant a assuré que l’incident n’avait entraîné « aucune perturbation du trafic aérien » et que les opérations se poursuivaient normalement à l’aéroport Bauerfield.
Ce braquage à main armée marque un tournant sécuritaire pour le Vanuatu. S’il reste un événement isolé, son caractère inédit en zone aéroportuaire interroge sur la vulnérabilité des transports de fonds et la circulation d’armes dans l’archipel. Les prochains jours seront décisifs pour les forces de l’ordre, engagées dans une traque désormais suivie de près par toute la région.

















